Editorial du dimanche 2 octobre 2016

« Nous sommes de simples serviteurs  »

Comment comprendre cette parole du Christ qui conclut l’Évangile d’aujourd’hui ?

Tout part d’une demande des Apôtres : «  augmente en nous la foi ». Voilà une belle demande parce qu’elle parle de la faiblesse de notre foi, de sa fragilité, de son instabilité, c’est une prière à faire tous les matins, même sans ordonnance médicale ! Et que répond Jésus ? Vous n’avez quasiment pas la foi. En tout cas, la foi que vous avez n’est pas celle que j’attends de vous, sinon vous déplaceriez cet arbre pour qu’il aille dans la mer ! Quelle drôle et déroutante remarque !

Comme si Jésus disait : vous voulez évaluer votre foi (puisque vous demandez qu’elle soit augmentée), mais laissez-la plutôt évoluer en vous, dans le sens de l’humilité.  Laissez la Puissance de Dieu faire son chemin de croissance en vous. Dieu agit même avec la plus petite foi. Ne pensez pas que vous avez déjà la foi, mendiez-la. Nous sommes des demandeurs de  foi, pas des propriétaires.

Jésus demande une foi toute petite (grosse comme une graine de moutarde) c’est-à-dire une foi humble, qui ne se satisfait pas d’elle.

Une foi qui ne s’enorgueillit pas de ce qu’elle fait.

Une foi désintéressée qui ne pense pas qu’elle enrichit ou satisfait Dieu !

Une foi de serviteur qui travaille pour son Dieu, qui sert son Dieu, sans chercher de résultat glorieux.

Une foi qui ne se compare pas.

Une foi  gracieuse, gratuite, qui ne cherche ni mérite, ni récompense.

Une foi qui laisse à Dieu la possibilité de déplacer les montagnes.

Je pense à cette foi de nombreux chrétiens d’Orient, à celle du Père Hamel : «  nous n’avons fait que notre devoir ».

 

Père Philippe Marsset