Editorial du dimanche 1er Novembre – Toussaint 2015

HÂTONS LE PAS JOYEUSEMENT !

« Nous fêtons aujourd’hui la cité du ciel, notre mère la Jérusalem d’en haut ; c’est là que nos frères les saints, déjà rassemblés, chantent sans fin ta louange. Et nous qui marchons vers elle par le chemin de la foi, nous hâtons le pas, joyeux de savoir dans la lumière ces enfants de notre Église que tu nous donnes en exemple. » Hâter le pas joyeusement vers la cité du ciel, notre mère, ces mots tirés de la préface de la prière eucharistique expriment ce que nous faisons en Église quand nous fêtons ceux qui sont déjà rassemblés dans la gloire du Père.

Individuellement, nous le voulons en dépit d’un certain réalisme qui nous fait douter de parvenir à rejoindre nos frères et sœurs dans la sainteté ; oui, nous le voulons, bien que la lumière céleste dans laquelle ils sont établis perce faiblement jusqu’à nous ; nous le voulons toujours malgré tant de désirs que cette sainteté semble contrarier…

Le désir de sainteté qui nous habite est la trace que Dieu a laissée en nous pour nous attirer à lui, le Saint. Il peut se traduire par un désir de le servir, faire sa volonté, lui permettre de vivre en nous ; il peut s’exprimer aussi dans le besoin de se donner et le désir du don parfait, oublieux de soi et fécond ; il peut être encore aspiration à retrouver un état de pureté ou d’innocence au service d’une communion avec tous les êtres.

Quelle que soit la forme de ce désir, il nous appartient de ne pas le laisser faiblir et de nous donner les moyens adéquats d’y répondre joyeusement. Un chemin praticable, parce qu’agréable, consiste à toujours chercher dans l’histoire de l’humanité ou autour de soi des témoignages de sainteté ; ces témoignages nourrissent notre foi en notre propre appel à la sainteté ; ils nourrissent aussi notre désir de hâter son accomplissement. Chercher la lumière dans le monde plutôt que l’obscurité et s’émerveiller qu’elle nous soit aussi donnée. Sur ce chemin nous apprendrons à mieux nous aimer nous-mêmes à la lumière de ce que Dieu fait pour nous, et à nous respecter en fuyant la souillure du péché.

Père Pierre Labaste