Editorial du dimanche 13 mars 2016

De retour de Rome,

Nous étions dix-huit à nous rendre la semaine dernière à Rome, en provenance du XVIIIème arrondissement de Paris. Même s’il y avait peut-être quelques pèlerins de plus dans la ville éternelle, venus de notre quartier la coïncidence des nombres a du sens.

Dans l’Évangile, le choix des douze Apôtres est lié aux douze tribus d’Israël et à la symbolique du nombre douze qui désigne un achèvement, une totalité. Quand le Seigneur appelle une partie, il le fait toujours en vue du tout… Nous étions dix-huit à franchir les portes saintes des basiliques majeures de Rome, mais c’est avec nous, non seulement la paroisse qui les franchissait mais aussi d’une certaine manière tous les habitants de notre quartier. Nous avons porté résolument les intentions de prière qui avaient été déposées dans l’église. Nous avons aussi porté inconsciemment davantage parce que le Seigneur le voulait ainsi. Nous avons reçu également en vue de ceux que nous représentions.

Notre route nous a conduits au plus près de ceux qui ont fondé notre Église, notamment les apôtres Pierre et Paul, et au plus près de ceux qui l’ont marquée par leurs charismes au cours des siècles et dont nous sommes aujourd’hui les héritiers. Après le Christ, ce sont des témoins de la Miséricorde du Père dont le monde a toujours besoin. Parmi les témoignages vivants que nous avons reçus, celui du Pape François et celui de la communauté Sant’Egidio furent sans doute parmi les plus édifiants. La communauté Sant’Egidio puise dans la prière et la Parole de Dieu, la force et l’inspiration pour faire la paix dans les pays déchirés par des conflits armés ; elle est également mobilisée auprès des plus pauvres et en particulier auprès de réfugiés du Moyen-Orient. Quant au Pape, c’est une catéchèse exigeante qu’il nous a offerte lors de l’audience générale du mercredi ; en voici un extrait : « Dans sa miséricorde, le Seigneur indique une route qui n’est pas celle des sacrifices rituels, mais plutôt de la justice. Le culte est critiqué non parce qu’il est inutile en lui-même, mais parce qu’au lieu d’exprimer la conversion, il prétend la remplacer ; et il devient ainsi la recherche d’une propre justice, en créant la conviction trompeuse que ce sont les sacrifices qui sauvent et non la miséricorde divine qui pardonne le péché. »

Les stratégies d’évitement sont nombreuses pour ne pas avoir à être redevable du pardon du Seigneur, pour se cacher de lui et ne pas revenir à lui… Heureusement, quand on se met en route le Seigneur se présente toujours d’une manière ou d’une autre pour nous tirer de notre suffisance ou de nos enfermements ; nous avons pu en faire l’expérience chacun à sa manière et nous espérons que cela servira aussi à d’autres.

Père Pierre Labaste