Editorial du dimanche 11 septembre 2016

JUBILÉ DE LA MISÉRICORDE : CE N’EST PAS FINI !

L’Évangile nous replonge dans le mystère de la Miséricorde de Dieu, révélée aujourd’hui à travers trois paraboles. Ces paraboles ont une résonance particulière en cette année jubilaire. Bien plus qu’une thématique pastorale, la Miséricorde et plus précisément son Jubilé extraordinaire est un rendez-vous de plus d’une année pour toute l’Église et par elle, pour l’humanité. Avec la rentrée, et la proximité du moment de clôture de ce jubilé (12 novembre), nous pourrions être tentés de passer à autre chose, nous disant que nous avons suffisamment profité de ce jubilé, ou bien qu’il est maintenant trop tard de s’y intéresser… Heureusement, la liturgie ne nous laissera pas succomber à cette tentation !

Nous nous souvenons que l’enjeu de ce jubilé est autant de nous faire vivre de la Miséricorde de Dieu que d’en être les témoins dans le monde.

Nous savons bien que vivre de la Miséricorde n’est pas qu’une question de fréquence de confessions ; plus fondamentalement, c’est accueillir continuellement l’Amour du Seigneur dans les petites choses, comme dans les grandes.  Mais vivre de la Miséricorde nous demande d’accepter d’être bousculés par l’Imprévu, d’oser sortir des sentiers battus… Vivre de la Miséricorde, nous demande aussi de ne pas craindre d’être trop faibles, impuissants, indignes pour suivre ce que nous inspire l’Esprit… Vivre de la Miséricorde, implique alors de se reconnaître dépendants à chaque instant du Seigneur qui s’est fait de nous si proche et si prévenant. Vivre de la Miséricorde, finalement, c’est s’ouvrir en grand à l’Amour du Seigneur…

De même, témoigner de la Miséricorde, n’est pas qu’une affaire de pardons à donner ; plus fondamentalement, c’est laisser s’épancher l’Amour du Seigneur par toute notre vie. Inutile de se sentir comblés, préparés, d’avoir trouvé son équilibre, pour commencer à donner… Témoigner de la Miséricorde, nous demande d’abord de nous laisser traverser par le regard d’Espérance que le Seigneur pose sur chacun… Témoigner de la Miséricorde, nous demande aussi de ne pas ménager nos efforts pour retrouver le frère ou la sœur égaré… Témoigner de la Miséricorde, finalement, c’est ne pas contenir la Joie du Ciel qui sourd des cœurs tout donnés à Dieu.

Frères et sœurs, en ce début d’année ne tournons pas trop vite la page du Jubilé ; et même lorsqu’il sera achevé, nous aurons plus que jamais à vivre et témoigner des grâces reçues afin qu’elles continuent à se multiplier !

Père Pierre Labaste