Editorial du dimanche 20 novembre 2011

LA ROYAUTÉ DE JÉSUS-CHRIST

 C’est aujourd’hui la fin de l’année liturgique. L’Église a donc plus d’un mois d’avance sur le calendrier civil ! Ce qui correspond bienà sa vocation de précéder le temps des hommes pour leur indiquerle temps de Dieu.

Et nous lisons dans l’Évangile du jour cette grande fresque duJugement dernier avec les brebis et les chèvres, à droite et àgauche du Roi Berger. « Venez, les bénis » et « loin de moi,

maudits ». C’est sur l’amour fraternel que les uns se retrouveront à la droite du Berger, et les autres à sa gauche. Les uns pour la bénédiction, les autres pour leur malheur ! Il n’y a pas de guetapens dans ces paroles dans la mesure où le Berger établit son jugement sur des actes qui sont les nôtres : qu’as-tu fait du capital Amour que j’ai mis dans ton coeur ? J’étais en prison, j’étais malade : qu’as-tu fait ?

 J’entends 3 appels dans ce cri du Berger.

> Nos motivations à vivre la charité ne doivent pas être guidées par l’intérêt que pourrait représenter le pauvre, mais par la gratuité de l’amour. Si nous savions que ce pauvre dans la rue était le Messie, évidemment que nous l’aurions secouru. Mais dans cette parabole, personne ne sait que le pauvre, c’est le Christ : et c’est là-dessus que le jugement a lieu.

> Notre vie et notre mort ne se jouent pas à pile ou face. Dieu a un projet sur l’homme : c’est de le bénir. « Venez, les bénis de mon Père, recevez le Royaume préparé pour vous ». Vous aurez remarqué que ce n’est pas tout à fait équivalent à « Allez-vous en loin de moi, maudits, dans le feu éternel préparé pour le démon ».

Les bénis sont des bénis du Père, les maudits ne sont pas maudits du Père : le Père ne maudit personne. Le paradis est pour les bénis et l’enfer pour le démon et ses anges : ce n’est pas équivalent. Et puisque nous ne sommes pas créés pour l’enfer, nous avons donc une mission sur terre, c’est de faire que la terre ne devienne pas un enfer ! Et notre arme, c’est la charité !

>Comment vivre cela sans culpabiliser à chaque coin de rue ?

Il me semble que la bonne question à se poser, c’est « comment créer une relation avec cette personne ? » et non « qu’est ce que je peux faire pour elle ? » : car celui qui me dérange est justement celui qui est mis sur mon chemin pour me déranger. Déranger ma foi. Déranger ma façon d’aimer. Jésus Christ est Roi parce qu’Il s’identifie au petit : le pauvre est son frère.

Le disciple du Christ Roi, c’est celui qui cherche à actualiser cette présence du Berger Roi.

 

Père Philippe Marsset