Editorial du dimanche 10 janvier 2010

LA VOCATION DE JESUS

Avez-vous jamais entendu une voix venue d’ailleurs s’adresser à vous pour vous signifier une information ou une mission ? Tous ceux à qui cela est arrivé ne sont pas fous. Néanmoins, il convient que l’Église examine avec soin de telles expériences pour y discerner ce qui pourrait relever vraiment d’un appel de Dieu.

Luc est le seul des évangélistes à nous rapporter que la voix venue du ciel s’adresse directement à Jésus : « Tu es mon Fils ! » Seul également il fait suivre cet exorde des mots qui en font décidément une citation du Psaume 2 (verset 7) : « Moi, aujourd’hui, je t’ai engendré », plutôt que de : « En toi j’ai mis tout mon amour ».

Du coup, nous nous rappelons l’affirmation divine du verset précédent : « Moi, j’ai sacré mon roi sur Sion, ma sainte montagne », et l’injonction du suivant : « Demande, et je te donne en héritage les nations ». La voix (vox en latin) venue du ciel l’appelle (vocare) à sa mission de Roi Messie : c’est la vocation de Jésus.

Que cet appel retentisse tandis que le ciel s’ouvre après son baptême par Jean signifie que le Messie accomplira sa vocation par sa mort et sa résurrection. À la fois roi d’Israël, Serviteur souffrant et héritier de la terre tout entière, Jésus réalisera en sa personne l’intégralité des promesses consignées dans les Écritures.

Le récit de saint Luc nous porte particulièrement à comprendre l’épisode du baptême du Seigneur comme contribuant, avec les lumières de la Nativité, à la
révélation en plénitude du mystère de l’Épiphanie : en Jésus, de sa conception à son ascension dans le ciel, se manifeste réellement le Dieu vainqueur.

Le même Esprit de qui Jésus fut conçu en Marie est donné à ceux qui croient en lui : comme il descendit sur lui à son baptême, il descend sur nous pour nous consacrer en lui. Quelle que soit notre vocation particulière, si nous y répondons avec générosité, nous pouvons entendre le Père nous déclarer ses bien-aimés.

Marc Lambret, curé