Editorial du dimanche 7 janvier 2016

ÉPIPHANIE

On a gardé en Occident ce nom d’Épiphanie pour la traditionnelle manifestation du Seigneur aux mages. Mais cette fête liturgique coïncide en fait avec Noël et les premiers épisodes de la vie de Jésus. Il y a, en fait, 5 Épiphanies dans les Évangiles, 5 moments qui, ensemble, révèlent au monde l’identité de Jésus, Fils de Dieu.

Chronologiquement la première est la manifestation aux bergers. Ces derniers représentent le petit peuple d’Israël, le peuple duquel naît le Messie. C’est ce petit reste, cette souche de Jessé, père de David, qui est le berceau de Dieu. Dieu continue de parler par les petits, comme Il le fait depuis Abraham ou Moïse.

Il y a ensuite l’Épiphanie aux mages. Ceux qui viennent adorer le Roi des Juifs, eux qui ne sont pas juifs. Ils figurent le monde qui cherche dans les ténèbres la lumière de la vérité. Ils sont les représentants du monde qui doute, mais qui cherche : les scientifiques, les cultures non juives, les sceptiques… Dieu, s’il est Dieu, ne peut pas se dévoiler juste pour une élite.  Il est Dieu pour tous.  Mais c’est vrai que tous ne le cherchent pas.

La troisième Épiphanie est celle réservée aux parents de Jésus et à quelques docteurs de la Loi à Jérusalem, dans le fameux épisode de la disparition de Jésus adolescent. C’est le troisième jour qu’il est retrouvé vivant à Jérusalem… annonce à peine voilée d’une autre disparition et d’une autre Épiphanie, celle du Ressuscité.

La tradition ecclésiale voit dans le baptême par Jean la quatrième manifestation du Messie, celle qui annonce que l’Agneau de Dieu (c’est-à-dire, l’innocent sacrifié) est en même temps Fils de Dieu, appelé ainsi par le Père même. Sur Lui repose l’Esprit du Seigneur.

La dernière Épiphanie, c’est Cana, ce lieu où Jésus manifeste sa gloire en se laissant découvrir, en se manifestant, comme Époux de l’humanité.  En ce Fils, Dieu se marie pour toujours avec l’humanité, il fonde une Alliance indissoluble avec nous.
Voilà ce que déploie Noël : le début d’une Alliance « nouvelle et éternelle » que seuls les petits-devant-Dieu peuvent découvrir.

« Seigneur, garde nous tout petits devant ta Face »

Père Philippe Marsset