Editorial du dimanche 4 septembre 2011

JE FAIS DE TOI UN GUETTEUR

Au seuil de cette nouvelle année pastorale, nous recevons cette charge d’être responsables les uns des autres. Avec la promesse que si nous veillons effectivement sur la vie de nos frères et sœurs, nous sauverons notre propre vie (Ez 33,9). Cette charge revient naturellement à notre nouveau pasteur, le Père Marsset, avec les prêtres qu’il a reçu comme ses collaborateurs, mais aussi à chacun de vous.

Pour le chrétien tout est signe, tout homme est signe du Christ, tout signe des temps parle du Christ. Le guetteur « attend l’aurore » : chaque matin qui se lève est une leçon de confiance. Benoît XVI veille. Il a voué sa vie à scruter le monde et la Révélation. Cet homme n’est pas un conservateur mais un observateur : premier veilleur de la planète catholique, il parle à la fois de Dieu et de la marche du monde. Sans « pessimisme », mais avec réalisme et espérance…

Le réalisme est de voir le monde comme il est, avec ses enchaînements de causes et d’effets naturels. L’espérance est surnaturelle : aucun  fait  d’actualité, si dur soit-il, ne peut la réfuter. Et l’espérance ne fuit pas l’actualité : au contraire, elle éclaircit le regard, elle éclaire l’action. Selon que l’on est chrétien ou pas, on ne voit pas le monde, on n’agit pas dans le monde de la même façon. « Tout homme actif et pessimiste est ou sera fasciste », dit un personnage de Malraux. À l’inverse, tout homme actif et ouvert à l’espérance est ou sera chrétien. Il s’agit de transfigurer le monde, non de l’idolâtrer ou de le nier.

C’est une sorte de résumé du Message que le Saint-Père a confié aux jeunes du monde entier pendant ces merveilleuses JMJ de Madrid. Contre le pessimisme : « Chers amis, qu’aucune adversité ne vous paralyse. N’ayez pas peur du monde, ni de l’avenir, ni de votre faiblesse. Le Seigneur vous a donné de vivre en ce moment de l’histoire, pour que, grâce à votre foi, son Nom retentisse sur toute la terre ». Et il prévient plus que jamais les jeunes qu’il faut marcher avec et dans l’Église pour transformer le monde et chacun de nous : « On ne peut pas suivre Jésus en solitaire, a-t-il insisté.  Celui qui cède à la tentation de marcher ‘à son propre compte’ ou de vivre la foi selon la mentalité individualiste qui prédomine dans la société, court le risque de ne jamais rencontrer Jésus Christ, ou de finir par suivre une image fausse de Lui ». Formons alors le souhait que notre famille paroissiale progresse cette année dans l’unité et se voit renforcée par notre veille les uns sur les autres, sans oublier personne.

Père Jean-Luc MICHAUD