Editorial du dimanche 4 mai 2014

APPELÉS À ÊTRE DES TÉMOINS DE LA PRÉSENCE DU RESSUSCITÉ

À la lecture de l’Évangile des pèlerins d’Emmaüs, nous pouvons être surpris du temps passé par Jésus auprès de Cléophas et de son compagnon avant qu’ils le reconnaissent. Ce n’est qu’au terme d’une journée de marche, une journée passée à relire toutes les Écritures, qu’ils le reconnurent à la fraction du pain.
L’aveuglement premier des disciples ou leur empêchement à reconnaître le Ressuscité est une constante dans les récits d’apparition. Les quatre Évangélistes nous font part, d’une manière ou d’une autre, des doutes des disciples, de leurs méprises aussi, avant que quelque chose n’ouvre leurs yeux et ne les remplisse de la présence du Ressuscité.
Mystérieux voyageur, passant au bord du lac, jardinier… comment se fait-il que Jésus présent dans son corps ressuscité pouvait être pris pour un homme comme les autres et en même temps passer incognito ?
Jésus se serait-il réellement approché de Marie-Madeleine, Jean, Cléophas, de son compagnon et des autres disciples sous l’apparence d’un autre ? Serait-il alors devenu polymorphe sous l’effet de sa mort et de sa Résurrection ?
Non bien sûr, mais ce que ces récits nous enseignent, c’est qu’un tout autre mode de présence au monde est inauguré au matin de Pâques, un mode de présence compatible avec une apparence autre, un mode de présence agissant et reconnu avant tout par ses effets. C’est bien Jésus qui prononça le nom de Marie ; c’est bien lui aussi qui indiqua aux disciples où jeter les filets pour trouver du poisson ; c’est bien lui encore qui rompit le pain et le donna aux pèlerins d’Emmaüs… chacun de ces actes était porteur d’une signature qui permit à ceux qui avaient été préparés, de la reconnaître et de le reconnaître présent.
Finalement la manière dont les disciples ont pu voir le Ressuscité et l’entendre, est pour nous source d’une grande espérance. En effet, elle nous indique que nous pouvons, aujourd’hui nous aussi, voir le Seigneur parmi nous et l’entendre nous parler, autrement que sous l’apparence d’un Galiléen du premier siècle…
À nous de suivre l’exemple des disciples pour pouvoir affirmer avec autant d’assurance : moi aussi j’ai vu le Seigneur ressuscité !
Père Pierre Labaste