Editorial du dimanche 3 janvier 2010

TEMOINS DE LA JOIE DE L’EPIPHANIE

Voici que le Prophète Isaïe nous transporte dans une Jérusalem terrestre dont la gloire et le rayonnement peuvent faire rêver.

En effet, alors que le monde est plongé dans l’obscurité et que les peuples païens vivent dans les ténèbres, Isaïe annonce une lumière et une gloire propre à la Ville Sainte, Jérusalem, qui a pour auteur le Seigneur, le Dieu d’Israël qui demeure dans le Temple. Isaïe semble emporté par la force de sa prophétie, car il ne prédit pas seulement la victoire sur Jérusalem, mais aussi le pouvoir qu’elle doit exercer sur le reste de l’humanité.

Les nations marcheront vers Jérusalem mais en plus ajouteront à sa gloire les présents et les richesses qui leurs sont propres. Isaïe intègre donc à la tradition d’Israël la richesse des traditions païennes, soudain illuminées par la lumière du Seigneur purifiant leur conscience, afin qu’elles rendent un culte au Dieu vivant. Alors, voici que dans le brouhaha des nations, les voix s’unissent pour proclamer les louanges du Seigneur. Unité des langues et des cœurs prophétisée par Isaïe, et qui annonce l’unité de l’Église sur la terre, dont la Pentecôte en est l’épiphanie.

Cette vision idyllique de Jérusalem ne colle pas avec l’histoire générale et nous devons comprendre que la Cité Sainte est celle que Dieu réserve à ses saints dans son royaume qui n’est pas de ce monde. Cette grâce, dit Saint Paul, c’est que par le message des prophètes, des Apôtres et de l’évangile, l’hu-manité est appelée par Dieu au bonheur de la communion des Saints dans la lumière divine. Il n’y a pas de différence entre les hommes en ce qui concerne le salut. Tous sont conviés à recevoir l’héritage de la vie éternelle.

D’aussi loin qu’elles arrivent, comme les mages de l’évangile offrant l’or, la myrrhe et l’encens, les richesses des peuples s’ajoutent à la richesse de l’enfant-Dieu. Jésus sanctifie tous ceux qui s’approchent de lui. Comme Jérusalem attire la multitude des nations selon Isaïe, ainsi Jésus est sur la terre l’épiphanie de la Jérusalem céleste. Il attire à lui tous les hommes, afin de les arracher aux ténèbres et de les introduire dans son Royaume de lumière.

Avec les mages soyons donc les témoins joyeux d’un héritage surprenant, celui de la vie éternelle manifestée en Jésus. Toujours avec ces illustres voyageurs, regagnons le chemin de notre cœur, non pas par les vieux chemins du péché, mais par la voie royale de la grâce de Dieu, secrète et humble comme Bethléem, là même où la grâce invisible s’est rendu visible aux yeux des hommes.

Père  Vincent Naude