Mot d’adieu du Père Marc Lambret

BÉNI SOIT DIEU LA NUIT COMME LE JOUR

Béni soit Dieu qui m’a envoyé à vous ! Ces onze années passées à Notre-Dame de Clignancourt sous le signe bien-heureux de l’Eucharistie dominicale ont blanchi mes cheveux et creusé les sillons de mes traits, mais mon cœur est plus neuf aujourd’hui que jamais, grâce à vous qui l’avez purifié.

J’ai servi, Dieu merci. Qu’il me pardonne tout ce qu’il sait avoir à me pardonner, et qu’il vous inspire de me pardonner vous aussi. Quant à moi, si vous m’avez fait quelque chose, je vous ai déjà pardonné, c’est mon « métier ». Et je ne le changerais pas pour tout l’or du monde.

Comment dirais-je les innombrables joies de mon ministère auprès des petits et des grands : plus nombreuses que le sable et plus précieuses que perles ou diamants. Et, croyez-le, de ce qu’il y eut de plus pénible ou de plus agaçant le souvenir est en moi aujourd’hui le plus drôle ou le plus émouvant.

Que d’amitié et de chamailleries, d’incompréhensions et de profonde communion. Nombreux sont ceux que j’ai reçus comme des anges envoyés pour me porter. Quant à ceux que j’ai pu trouver inopportuns, je le dis maintenant, ils n’étaient pas moins pour moi des visiteurs du Seigneur.

Je ne pourrais citer chacun ici, bien sûr, de ceux qu’égrène mon cœur en chapelet de bénédictions et d’actions de grâce. Mais je ne peux manquer d’évoquer tout spécialement mes frères prêtres avec qui j’ai partagé la collaboration au minis-tère apostolique. Et les diacres, bien sûr. Et les séminaristes.

Comment ne pas saluer également à pleine voix les autres frères chrétiens qui ont œuvré avec nous à la vigne du Seigneur, avec une ardeur et un dévouement qui forcèrent plus d’une fois ma reconnaissance et mon admiration, jusqu’à la confusion. Et  que souvent ces frères furent des sœurs !

Je vous dis « Adieu ». Non que je pense que vous ne reverrez pas mon visage : j’espère bien que si ! Mais c’est ainsi qu’on se salue dans mon pays maternel, lové au creux des grands bras de l’océan et des montagnes. Et que j’aime l’un et les autres ! Alors, comme je vous aime aussi… Adieu mes amis !

Marc Lambret, curé