Editorial du dimanche 25 mai 2014

UNE UNITÉ TOUJOURS A DÉCOUVRIR

Au moins deux évènements majeurs marquent ce week-end. Je veux parler des élections européennes, et du voyage du Pape François en Terre sainte, à l’occasion du cinquantième anniversaire de la rencontre historique entre Paul VI et le patriarche orthodoxe de Constantinople Athénagoras. Ces deux évènements de nature différente, et indépendants l’un de l’autre, ont au moins un point commun : ils touchent tous les deux à l’unité des peuples. En effet, le saint Père a voulu donner à son voyage un fort accent œcuménique, avec notamment la rencontre prévue au Saint-Sépulcre avec les représentants des Églises chrétiennes de Jérusalem et avec le patriarche Bartholomée de Constantinople. Concernant les élections européennes, quelle que soit l’opinion exprimée lors du scrutin de dimanche, y participer c’est poser un acte commun à plusieurs centaines de millions d’Européens, c’est donc au minimum manifester son appartenance à une com-munauté…

En un sens, les enjeux de la construction européenne et du rapprochement des Églises chrétiennes sont proches. Ils consistent à permettre à chaque nation ou chaque Église de répondre à sa vocation propre en s’efforçant de s’inscrire dans une vocation unique commune à toute l’humanité. Bien évidemment, il n’est pas tout à fait juste de mettre sur le même plan la diversité des nations et la diversité des Églises. Cette dernière étant de fait une blessure dans l’unique Église du Christ, ce que ne produit pas nécessairement la coexistence des nations. Cependant, dans les deux rendez-vous de cette fin de semaine, ce qui est recherché c’est le moyen de progresser plus sûrement vers une unité respectueuse de chacun, fondement de toute paix.

À tous ceux qui pensent que ces deux buts sont inconciliables, nous avons le devoir d’annoncer que le service de l’identité et des intérêts de chacun passe par la découverte d’une commune appartenance et d’un appel à servir l’unité, et inversement. Nous pouvons le soutenir parce que nous savons que l’unité du genre humain est antérieure à ses divisions, puisque voulue par notre Créateur dans son dessein éternel. Sans aucun doute, c’est le message que nous pourrons lire dans les actes posés par le saint Père sur la terre qui a vu naître notre Sauveur.

Père  Pierre Labaste