Editorial du dimanche 24 janvier 2016

« ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT LUC »

Pour saisir ce que cela veut dire, il faut bien réaliser qu’un évangile est tout autre chose qu’un recueil d’anecdotes relatives à Jésus et à son enseignement. Chaque évangéliste est un témoin du Fils de Dieu. Il se propose de répondre à la question que se pose tout homme à qui, un jour, il a été donné de rencontrer Jésus, soit en entendant parler de Lui, soit en le découvrant à travers la vie de l’un de ses disciples : « Qui es-tu, Seigneur ? » Chacun de ces témoins rapporte sa foi en Jésus d’après une histoire – celle des faits et des paroles de Jésus – mais aussi en fonction de sa propre expérience et son milieu de vie. Ce qui explique que chaque évangéliste a son originalité, sa tonalité différente des autres.

Et pourtant, il n’y a qu’un seul Évangile, parce qu’il n’y a qu’un seul Christ, auquel renvoient toutes les Écritures. Un jour, dans la synagogue de Nazareth, c’est à Jésus que revient la tâche de commenter la lecture de la Loi en la rapprochant d’un texte prophétique. Il tombe sur un passage d’Isaïe. Va-t-il disserter sur son antiquité, se livrer à de savantes considérations sur l’époque où il fut rédigé ? Non, une seule affirmation : « Cette parole… c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit. » Celui en qui « toutes les promesses de Dieu ont trouvé leur ‘oui’ »(2 Co 1,20) ne pouvait lire la parole divine sans la mettre en pratique, sans l’accomplir aussitôt. Et c’est pourquoi les miracles fleurissaient sous ses pas pour les pauvres, les prisonniers, les aveugles, les opprimés.

Nous non plus, nous ne pouvons lire l’Évangile au passé. Il faut le lire au présent, dans l’aujourd’hui de notre vie devant Dieu. Alors, notre temps sera aussi « l’année de bienfaits accordée par le Seigneur », une année jubilaire de la miséricorde.