Editorial du dimanche 24 avril 2011

DEVANT LE TOMBEAU VIDE

Il fait sombre dans le cœur de tes disciples, Jésus. Les ténèbres qui ont recouvert la terre au moment de ta mort continuent de recouvrir Marie-Madeleine.  Pour elle, pour les Apôtres, c’est toujours la nuit noire.

La pierre qui fermait le tombeau a été enlevée.  Mais celle qui ferme son cœur est toujours là ; elle empêche toute lumière, toute espérance,
de pénétrer en elle ; et devant le tombeau vide, sa nuit est encore plus noire : – On a enlevé
le Seigneur… On ne sait pas où on l’a mis !  Elle n’a même plus la consolation d’embaumer
ton corps.

Pour Pierre aussi, il continue de faire sombre.  Alerté par Marie-Madeleine, il a couru au tom-beau avec Jean ; il entre, voit le tombeau vide, mais constate que tout est en ordre : le linceul qui enveloppait ton corps est resté là, et le linge qui te recouvrait la tête est roulé à part, à sa place… Les voleurs ne prennent pas le temps
de tout ranger… Alors ? Pierre regarde, contemple… mais reste dans sa nuit.

L’autre disciple entra, « il vit et il crut ».  Pour lui, la nuit est terminée, les ténèbres s’en vont ; le jour se lève.  Il pense peut-être au psaume 16 que Pierre évoquera plus tard : « Tu ne peux m’abandonner à la mort, ni laisse ton ami voir la corruption. »  Le tombeau est vide, parce que ta demeure est maintenant auprès du Père. Les linges sont restés là, parce que tu n’en as plus besoin.  La résurrection n’est pas un retour à la vie terrestre, mais l’entrée dans un monde nouveau.

Seigneur ressuscité, viens enlever de nos cœurs la pierre qui nous enferme dans les ténèbres !  Que la lumière de Pâques brille sur le monde entier !  Tu demeures avec nous dans le mystère de ton Eucharistie.

Gloire à Toi qui étais mort !

Gloire à Toi qui es vivant !

Viens, Seigneur Jésus !

Père Joseph Hunt