Editorial du dimanche 23 septembre 2012

Bienheureux les messagers de Jésus

Jésus en chemin, le Fils de l’homme sur la voie qui mène à sa passion.  Incompris, et dès lors gênant, provoquant le désarroi de ses disciples, il s’efforce néanmoins de les entraîner à sa suite, les initiant peu à peu à leur rôle de messagers d’un Messie souffrant.  Mais comme il leur est difficile d’accepter pareil enseignement !  Comme ils ont besoin, en route vers Jérusalem, de sortir de leur aveuglement !

« De quoi discutiez-vous en chemin ? »  Jésus doit bien constater leur inintelligence :  ils se disputent pour savoir qui sera le plus grand dans ce royaume temporel qu’ils espèrent, une fois les Romains mis dehors !  Habitués à une condition d’humilié, ils rêvent d’un avancement qui leur vaudrait prestige et pouvoir, qui les propulserait aux postes de commande.  « Vous voulez être les premiers ?  dit Jésus.  Faites-vous les derniers !  Vous voulez être grands ?  Faites-vous tout petits !  Vous voulez être les maîtres ?  Faites-vous serviteurs ! »  Paradoxe qui se fonde, non sur des considérations théoriques, mais sur l’exemple concret que le Serviteur souffrant ne cesse de donner lui-même.

Et nous, de quoi discutons-nous sur les chemins de nos vies ?  Nous serions bien embarrassés si Jésus nous interrogeait, nous aussi, à ce sujet !  En parlant de ce qui lui tient à cœur, chacun révèle le fond de lui-même.  Tu rêves d’autorité, de pouvoir ?  Demande-toi de quelle manière tu serviras le mieux les autres, comment tu assisteras le mieux ceux qui ont besoin d’être aidés.  Les parents ne devraient-ils pas, comme d’instinct, mettre leur autorité tout entière au service de l’enfant, la subordonner à son bien ?  Ainsi doit-il en être de chaque chrétien, soucieux de se conformer à la manière d’être de Jésus, en accueillant, comme ses messagers, les faibles et les petits.  Car dans cette traversée de la Galilée que Jésus poursuit en secret avec les siens, il n’y a pas de meilleur moyen de le rejoindre.

Père Joseph Hunt