Editorial du dimanche 22 septembre 2013

JÉSUS NOUS A ENRICHIS DE LA SEULE RICHESSE

« Vous ne pouvez pas servir Dieu et l’argent » : la parole de Jésus est tranchante, sans concession. Vous ne pouvez pas servir Dieu et idolâtrer l’Argent. Car l’argent, laisse entendre Jésus, si l’on n’y prend pas garde, possède qui le possède, et ruine le cœur. Si bien que c’est le cœur qui est volé. I1 était fait pour la vie éternelle et il végète dans de pauvres biens terrestres. L’immédiat, c’est toujours bon à prendre… Vous voici pris dans la spirale de la cupidité à vouloir toujours plus, par jeu social, pour le paraître, pour le beau monde. Quitte à vous endetter… Vous voici content de votre sort, envié, légitimé. Vous pouvez « acheter le malheureux pour un peu d’argent, le pauvre pour une paire de sandales » (Amos 8,6) Cependant, vous voici aveuglé sur les besoins du prochain, que vous ne voyez pas, le Lazare que vous ne voulez pas voir. La mort spirituelle est imminente.

Vous me direz, à juste titre : mais de l’argent, il en faut ! Oui, bien sûr, et suffisamment pour ne pas dépendre de la générosité des autres, des Caisses de l’État, ou faire subir aux siens les affres de sa propre inconséquence. Mais ce que redoute le Christ pour nous, pour tous ceux qui possèdent, c’est que nous vivions en êtres rassasiés. Le repu, dit Jésus, qui « a dans ce monde sa consolation » ne peut entrer dans le Royaume de Dieu : il a étouffé en lui la Parole.

Pour acquérir la perle précieuse, le trésor caché, l’or qui ne rouille pas, Jésus invite donc ses disciples au détachement radical : « Quiconque parmi vous ne renonce pas à tous ses biens ne peut être mon disciple ». Renoncer sera pour l’un tout vendre pour suivre Jésus, pour l’autre partager ses biens avec les pauvres, donner de son temps, aider, secourir… La vraie richesse n’est pas ce que l’on possède, mais ce que l’on donne, dit une phrase un peu passe-partout, pourtant terriblement évangélique. À l’image de Dieu lui-même qui, « en se faisant pauvre pour nous », « nous a enrichis de son insondable richesse ». Que nous ferions de sacrés serviteurs si nous étions aussi habiles à discerner le vrai du faux, le superflu du nécessaire !

Père Jean-Luc MICHAUD