Editorial du dimanche 20 janvier 2013

« IL MANIFESTA SA GLOIRE
ET SES DISCIPLES CRURENT »

Une semaine après une de ces grandes journées qui restent dans les mémoires et où le cœur du débat était le mariage, l’Église nous présente le texte sur les Noces de Cana.

C’est le premier miracle opéré par Jésus, où les Pères de l’Église ont entrevu une forte dimension symbolique, en voyant, dans la transformation de l’eau en vin, l’annonce du passage de l’ancienne à la nouvelle Alliance, c’est-à-dire à l’union définitive entre Dieu et l’humanité. Le cadre d’un banquet de noces, choisi par Jésus doit donc retenir notre attention : il renvoie à la symbolique du mariage, fréquente dans l’Ancien Testament pour indiquer l’Alliance entre Dieu et son peuple et dans le Nouveau Testament pour signifier l’union du Christ avec l’Église.

De même la présence de Jésus à Cana manifeste le projet salvifique de Dieu sur le mariage. Le manque de vin peut être interprété comme faisant allusion au manque d’amour, qui malheureusement, menace souvent l’unité conjugale.  Marie demande à Jésus d’intervenir en faveur de tous les époux, que seul un amour fondé sur Dieu peut libérer des dangers de l’infidélité, de l’incompréhension et des divisions. La grâce du sacrement offre aux époux cette force supérieure d’amour, qui peut fortifier l’engagement à la fidélité même dans les circonstances difficiles.

Le miracle de Cana ouvre encore sur une autre signification. En l’accomplissant à l’approche de la solennité de la Pâque juive, Jésus manifeste son intention de préparer le véritable banquet pascal : l’Eucharistie. Et c’est pourquoi, à la fin de son récit, l’évangéliste conclut: « ses disciples crurent en lui ». À Cana, Marie a ouvert le chemin de la foi de l’Église. Cette foi ne peut être complète qu’en rassemblant tous les croyants. C’est pourquoi l’union avec Dieu est inséparable d’une unité entre croyants bien que différents car au-delà de l’uniformité. Ainsi, en cette Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, nourrissons notre espérance de l’unité en nous souvenant que chacune de nos célébrations est offerte pour la gloire de Dieu et le salut de tous.

Père Jean-Luc MICHAUD