Editorial du dimanche 16 septembre 2012

BIENTÔT LE MARIAGE GAY :

Réflexions sur ce qu’est aimer…

Je m’exprime dans cet édito sur ce débat sociétal comme prêtre évidemment mais d’abord comme citoyen. Je n’avance ici aucun argument religieux parce que ce n’est pas un débat religieux.

Il me semble que la demande d’un mariage gay tire une de ses sources de notre expérience essentiellement sentimentale du mariage. Nous pensons et célébrons le mariage comme un évènement qui reconnaît un lien affectif.  Si le mariage n’est que cela, le mariage homosexuel est alors effectivement l’expression d’une reconnaissance. Mais le mariage ce n’est pas que cela, c’est aussi un rite que la société s’est donnée pour assurer sa pérennité.

L’État n’a pas à prendre en charge notre vie sentimentale.  Le droit n’est pas un outil de gestion des désirs et des droits personnels. Le droit doit distinguer et mettre en valeur ce qui construit une société. Or le mariage est un point cardinal de l’institution familiale car il donne vie et corps à 3 différences qui fondent notre vivre ensemble : Entre l’homme et la femme. Entre parents et enfants. Entre « épousable » et « non épousable ».

L’amour seul ne suffit pas à structurer un enfant et une famille. Aimer ne consiste pas seulement à éprouver de l’affection, mais à vouloir les conditions objectives de la croissance de l’autre (l’enfant, oublié dans nos débats d’adultes) : Le mariage est l’institution qui articule l’alliance de l’homme et de la femme avec la succession des générations. Quel intérêt d’appeler des fraises « framboises » sous prétexte d’égalité entre les fruits ?

On n’a jamais parlé de « mariage hétérosexuel ». Le mariage n’est pas hétéro ou homosexuel. Il est hétérosexué : il implique des personnes et des genres et non des orientations. Le but de la famille (et de l’adoption) est moins de donner un enfant à des parents que des parents à un enfant.

Philippe Marsset

Je vous invite à lire le petit livre de Xavier Lacroix «  la confusion des genres » (Bayard Études) dans lequel ces arguments sont développés.