Editorial du dimanche 15 mai 2011

MYSTÈRE ET VOCATION

Ce dimanche, l’Église universelle prie pour les vocations sacerdotales et religieuses. Pourquoi ? Cette année en France, le nombre de vocations a baissé de moitié. Entendez : le nombre moyen d’entrées dans les séminaires et autres instituts religieux, toutes tendances et couleurs confondues. C’est la crise, alors à quoi bon ? Les chrétiens découragés ressemblent-ils aux disciples d’Emmaüs qui ne croient plus à la puissance et à la présence du Christ, alors qu’ils espéraient être libérés du mal, de la souffrance ou de la peur ? Mais nous le savons, le Christ peut transformer leur tristesse en joie, aujourd’hui comme hier.

La prière devrait être moins de prier pour que Dieu appelle que de prier pour que les appelés entendent et que nous ne dressions pas d’obstacles à leur réponse. Car, comme le dit le Saint-Père :
« À ceux à qui il dit : « Suis-moi ! », Jésus fait une proposition exigeante et exaltante : il les invite à entrer dans son amitié, à écouter attentivement sa Parole et à vivre avec lui ; il leur enseigne le don total à Dieu et à la diffusion de son Règne selon la loi de l’Évangile : « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit. » (Jn 12,24) ; il les invite à sortir de leur volonté fermée sur elle-même, de l’idée d’une réalisation de soi, pour se plonger dans une autre volonté, celle de Dieu, et se laisser conduire par elle ; il leur fait vivre une fraternité qui naît de cette disponibilité totale à Dieu (cf. Mt 12,49-50) »

Alors que pouvons-nous faire ?  Nous savons que la famille est le lieu privilégié de l’éveil des vocations : prière en famille, pratique dominicale, sens de l’appartenance à l’Église… Mais aussi tous les aspects de la vie de la communauté ecclésiale : la catéchèse, les rencontres de formation, la prière liturgique, le service de l’autel, les pèlerinages, le scoutisme, les associations caritatives, etc. Ainsi, pour Benoît XVI, la capacité à cultiver les vocations est bien un signe caractéristique de la vitalité d’une Église locale.

Et ceux qui ne peuvent pas entendre l’appel ? Je réponds par une conviction. Un sacrement souvent méconnu est tout à fait indispensable pour entendre l’appel de Dieu, c’est la Confirmation.
Ce sacrement fait du baptisé un chrétien adulte. Il donne l’Esprit pour une mission dans l’Église et dans la société  –  mariage ou vie consacrée. Il fait passer d’une foi transmise à une foi reçue, rendant plus attentif à la présence de Dieu dans notre vie. C’est la Confirmation qui rend disponible à un appel de Jésus en disposant à l’écoute de sa Parole et en donnant la force d’y répondre. C’est en la recevant que Dieu appelle. Cependant, combien d’entre nous n’ont-ils pas reçu ce Sacrement ?

Père Jean-Luc MICHAUD