Editorial du dimanche 15 février 2015

ENTENDS MA PRIÈRE !

Plus jamais d’hommes, de femmes « mis à l’écart » : les barrières sont tombées ! Un lépreux le pressent et vient au-jourd’hui à Jésus. Et Jésus, « saisi de compassion » l’exauce : « Je le veux, sois purifié. » Il le touche et le guérit… Il n’est pas de vraie compassion sans passion : celui qui compatit vraiment pâtit lui-même. Saint Vincent de Paul aimait dire : « J’ai peine de votre peine. » Et le Christ nous l’a prouvé.

Si, de nos jours, la lèpre reste une maladie terrible sans faire du lépreux un réprouvé, bien d’autres situations « excluent » de la vie sociale. Le psalmiste semble les avoir prises en compte quand il supplie : « N’oublie pas, Seigneur, le cri des malheureux ». Et Jésus, toujours « saisi de compassion », veut exaucer cette prière. Il se situe au cœur de la douleur humaine et y communie. C’est vrai pour toute souffrance. Chacune l’interpelle, lui qui a été « homme de douleurs, familier de la souffrance, pareil à celui devant qui on se voile la face » (Isaïe 53,3) Quant à l’Église, son programme doit prolonger celui de Saint Paul : « Imitez-moi, comme moi aussi j’imite le Christ. » Ainsi, elle demeurera une Église de compassion vraie, une Église qui libère et guérit, comme l’a voulu Vatican II… Et le Seigneur, bien avant le Concile !

Louange à toi, Père ! Tu nous appelles à faire toute chose pour ta gloire, et notre vie avec ses joies et ses épreuves peut être une œuvre d’amour. Mets en nous le désir d’orienter vers toi nos pensées et nos actes. Ne nous laisse pas succomber à la tentation d’exclure de nos vies qui que ce soit, même ceux qui nous ont offensés, blessés. Ainsi, aujourd’hui et chaque jour nous vivrons en ta présence et pour ta gloire.

Louange à toi, Seigneur Jésus ! Dans la solitude ou en assemblée, aujourd’hui encore nous avons part à ta bonté, ta vérité ! Comme au lépreux de l’évangile, tu donnes à chacun une nouvelle chance de vie. Fais que nous allions à toi avec une immense confiance, sûrs de ne pas être seuls dans le combat quotidien, et prêts à te reconnaître en nos frères. Nous t’avons rejeté mais toi, tu as « porté nos péchés dans ton corps, sur le bois, afin que, morts à nos péchés, nous vivions pour la justice. « Par tes blessures, nous sommes guéris ». (1P 2, 24)

Louange à toi, Esprit de Dieu ! Tu répands en nous l’espérance et la certitude qu’elle nous donne d’être exaucés. Face aux exigences de la vie chrétienne, doutes, peurs, ennuis peuvent nous envahir, mais tu es à l’œuvre en nous et dans le monde entier. Quand nous perdons cœur, tu nous rappelles qu’un nouveau ferment de justice et d’amour ensemence l’univers. Nous le croyons, tu fais déjà de l’humanité entière un seul corps, le corps du Christ.

                                                           Père Joseph Hunt