Editorial du dimanche 11 novembre 2012

Elles sont veuves mais elles sont neuves !

La première veuve est une phénicienne qui vit au temps d’Elie (lecture du Livre des Rois). La seconde vit à Jérusalem au temps du Christ (Évangile).

La première est une païenne, la seconde une juive.

Les deux vont devenir des exemples de la confiance inconditionnelle à Dieu, des sentinelles de la foi !

La première en préparant du pain à ce prophète, Elie, alors qu’elle et son fils n’en ont pas pour eux. Elle donne toutes ses provisions. Elle obéit, elle, la païenne, à la Parole de Dieu transmise par cet homme de Dieu.

La seconde donne tout son nécessaire, toute sa vie pour le Trésor du Temple, c’est-à-dire pour Dieu. Elle donne toutes ses économies par foi au Dieu d’Israël.

Les deux se dépouillent complètement pour Dieu et se mettent comme face à leur propre mort en faisant ce geste. Elles font un acte total de foi et d’abandon en Dieu.

Jésus reparlera de cette veuve du temps d’Elie en la citant en exemple au début de son ministère (Luc 4, 25-26) comme pour rendre jaloux Israël qui court le risque de s’installer spirituellement dans la suffisance et l’hypocrisie puisque, dit-il, certains en Israël « dévorent le bien des veuves et affectent de prier ».

Saint Augustin dira : « L’intelligence sans la charité durcit le cœur. La charité sans l’intelligence pourrit le cœur ». Ces deux pauvres femmes nous tracent une route opposée à celle de ces scribes qui vivent dans l’apparence de la prière et de la charité. Par leur comportement, ils nient et contredisent Dieu de tout leur cœur, de toutes leurs forces et de toute leur intelligence !

Pour Jésus, la foi amène la charité… et le mensonge dans la foi amène à l’hypocrisie du comportement.

Notre vie spirituelle unifie en nous le visible (notre lien aux autres) et l’invisible (notre prière).

Jésus dévoile ainsi les cœurs et nous révèle par ces deux figures de sainteté le lien qui unit foi et amour.

Père Philippe Marsset