Editorial des dimanches 25 avril et 2 mai 2010

POUR UNE CULTURE DE L’APPEL

Appeler doit devenir un réflexe, un état d’esprit, une qualité d’attitude constante. C’est ainsi que je comprends le mot d’ordre que notre Archevêque, le cardinal Vingt-Trois, lance dans notre diocèse.
Si nous prions sincèrement pour les vocations, si nous répondons en vérité au commandement de nous aimer les uns les autres, nous devons être sans cesse attentifs à la façon dont nous pouvons relayer les appels de Dieu destinés à nos frères.

La question préalable est : croyons-nous que nous avons une bonne nouvelle à transmettre ? Le test de vérité est souvent cruel : combien de parents ardents
à prier pour que des prêtres nous soient donnés découvrent soudain combien ils redoutent que le sort tombe sur leur propre fils. Sans doute, il n’est pas facile aujourd’hui d’être prêtre. Mais cela l’a-t-il jamais été ? D’ailleurs, est-il facile d’être un homme digne de ce nom ?

Et combien de chrétiens pleins d’enthousiasme pour affirmer leur joie de porter le fardeau léger de leur
foi se découvrent soudain une grande obligation de réserve à l’égard de leur famille, de leurs collègues ou de leurs copains. Au nom du respect des convictions des autres, de leur religion ou de leur absence de religion, on s’interdirait d’espérer pour eux que le Christ qui les cherche les rejoigne : c’est trop facile et mal inspiré.

Dans une paroisse, comme ailleurs sans doute, la tendance à s’assoupir semble parfois invincible. Ceux qui ont une charge s’habituent à ses servitudes et à ses satisfactions, ceux qui n’en ont pas, à n’en pas avoir. Saurons-nous redoubler d’énergie et d’inventivité si le groupe des “actifs” et des “coresponsables” ne se renouvelle pas ? Ne devrait-il pas s’accroître et se renforcer de plus belle en développant ses compétences et ses collaborations ?

Ne sommes-nous pas comblés de grâces, nous qui prenons part à l’Eucharistie ? La messe n’est-elle pas un bonheur qui nous remplit d’énergie et d’élan pour vivre selon l’Évangile et témoigner aux yeux du monde de l’amour qui nous brûle ? Il nous libère du péché, il fait de nous une communauté de pardon et d’entraide dans la joie de croire et de vivre d’une vie nouvelle : n’allons-nous pas appeler nos frères humains à partager ce trésor merveilleux ?

Marc Lambret, curé