Messe, édito et FIP du 4e dimanche de Pâques, 3 mai


 

Chants 4e Dimanche de Pâques, 3 mai 2020

Feuille d’information paroissiale du dimanche 3 mai 2020

 

Nous ne sommes pas faits pour vivre masqués et confinés…

Bien sûr, je ne dis pas qu’il faille désobéir aux consignes données par les autorités civiles et sanitaires… Mais il faut aussi être conscients que cette situation fait le jeu du malin qui se réjouit de nous voir nous isoler les uns des autres. Les consignes sanitaires sont utiles et doivent être respectées, mais elles font aussi l’affaire du diviseur (c’est l’étymologie de diable) et nous devons être spirituellement vigilants… Nous sommes d’accord pour reconnaître que ce que nous vivons en ce moment n’est pas une vie humaine digne de ce nom. Mais il y a plus dangereux et plus insidieux : le confinement flatte le « vieil homme » qui demeure en chacun de nous, celui qui est paresseux, égoïste, et qui plus fondamentalement peine toujours à sortir de lui-même pour vivre le dynamisme de la charité.

Dieu veut sauver tous les hommes ensemble, en communion. Mais le malin cherche à isoler tous les hommes les uns des autres. (Quelle affreuse expression que celle des « gestes barrières » que nous devons poser devant notre prochain !) Nous le voyons bien : celui qui pèche est seul, même s’il se trouve des complices d’un moment. Il se cache comme Adam et Eve, comme Caïn… Le péché est ce qui nous fait perdre le vrai chemin de la vie. Pour cela, le tentateur dispose (entre autres) de deux outils redoutables : la dispersion (le papillonage) et le repliement sur soi. Or le confinement peut nous pousser dans ces deux travers. D’un part, comme il y a moins de cadre (horaires, patrons, professeurs), nous sommes plus facilement « affairés sans rien faire » et désordonnés. Mais surtout, les consignes sanitaires servent d’arguments à des tentations de repliement spirituel sur soi : éviter l’autre, rester dans son canapé, ne plus regarder mon frère, se méfier de lui a priori, ne plus lui parler, ou alors le moins longtemps possible, n’avoir plus de temps pour personne, ni pour servir. Après les élans de solidarité du début, il nous en coûte parfois de garder le contact au fur et à mesure que les semaines passent.

Ne nous laissons pas voler notre aspiration profonde à la communion. Là encore la prière d’intercession nous garde étroitement unis à tous et prêts à sortir de nous-même, en respectant les consignes bien sûr, lorsque les occasions viendront, en nous souvenant que nous sommes faits pour la rencontre.

Stéphane Duteurtre, curé

 

Vous pouvez télécharger et imprimer la FIP pour vos voisins susceptibles d’être intéressés (en ajoutant éventuellement un petit mot).