Édito et FIP du 18 octobre 2020

Feuille d’information paroissiale du dimanche 18 octobre 2020

« Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »

L’actualité rend brûlante cette phrase de l’évangile. En effet, certains d’entre nous se posent la question du droit d’un État à imposer légitimement à ses concitoyens une privation de liberté de mouvement telle qu’un couvre-feu. Mais notre réflexion se fonde le plus souvent davantage sur la pensée dominante actuelle liée au libéralisme que sur la Tradition chrétienne. Ainsi, nous réfléchissons en termes d’intérêt général, considéré aujourd’hui comme une fonction de la maximisation des intérêts individuels. Et ceux-ci ont souvent comme critères le plaisir immédiat et l’argent.

La pensée sociale de l’Église aime parler de son côté de bien commun. Cette idée de « commun » invite à inclure l’ensemble des partis dans le raisonnement. Et le critère sous-jacent est lié au perfectionnement des individus mais aussi des communautés qu’ils constituent. Et ce perfectionnement implique un chemin vers un but qui n’est autre que Dieu lui-même. Nous sommes créés à l’image de Dieu et notre vocation est de revenir à lui en suivant son Fils unique.

Quand nous réfléchissons sur nos rapports à César, c’est-à-dire à l’État, remettons donc en jeu ces notions de communion et de retour à Dieu. En conscience, est-ce que ce qui m’est demandé crée-t-il plus de lien qu’il n’en détruit ? Et me détourne-t-il ou non de Dieu ? Cela nous préservera sans doute de certains raisonnements rapides et partiels. L’image de César est gravée sur la monnaie mais l’image de Dieu est gravée dans nos cœurs.

Père Pierre-Henri Debray