Histoire et patrimoine


Visites de l’église

Rendez-vous sous l’orgue à l’entrée à 15h.
Prochaines visites le dimanche 17 mars 2024 et le dimanche 12 mai 2024.


Historique

L’ancien hameau de Clignancourt appartenait à l’abbaye de Saint-Denis. L’étymologie du nom provenait peut-être de Cleninus, antique propriétaire. Du Moyen Age au milieu du XIXe siècle, les habitants de Clignancourt durent monter à l’église St Pierre de Montmartre pour remplir leurs devoirs religieux. Une parenthèse pourtant de 1579 à 1792, car le Seigneur de Clignancourt, Jacques LIGER, trésorier général du cardinal de Bourbon, obtint l’autorisation de bâtir une chapelle, dédiée à la Sainte Trinité, sur son fief, qu’il avait acheté en 1569.  L’ensemble fut racheté en 1669 par l’abbaye de Montmartre.

C’est le 5 août 1858 que le Conseil municipal de Paris vote la construction de l’église actuelle dans un lieu encore presque désert, à quelques pas de l’ancienne chapelle. C’est ainsi, place Sainte Euphrasie (aujourd’hui place Jules Joffrin), qu’un terrain de 6 085 m2 est acheté pour 102 262,50 francs.

L’architecte LEQUEUX établit  les  plans de l’église, qui pourra contenir 2 000 fidèles et coûtera environ 800.000 F. La première pierre est posée le 2 mai 1859 par le baron HAUSSMANN et bénite par le Cardinal MORLOT, archevêque de Paris. Le maire de Montmartre était alors le baron Michel de TRETAIGNE. C’est le dernier acte de la Commune de Montmartre avant son annexion à Paris en 1860.

La paroisse, créée par décret impérial du 28 septembre 1863 et ordonnance diocésaine du 12 octobre, compte alors 22.705 habitants. La béné­diction de l’église, dédiée à l’Immaculée Conception, a lieu le 28 octobre. Le premier Curé, l’abbé PRADINES, est «installé» le lendemain par l’archevêque, Mgr DARBOY, celui-là même qui fut « otage du peuple de Paris » et fusillé par les insurgés de la Commune le 24 mai 1871. Dotée par l’impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, en mobilier et objets de culte, l’église fut pillée pendant la Commune en 1870.

La population augmente rapidement : 85.000 habitants en 1894, plus de 100.000 en 1899. L’érection de nouvelles Paroisses (Sainte Geneviève des grandes Carrières, Sainte Hélène, Notre-Dame du Bon Conseil) et quelques modifications territoriales l’ont ramenée à 30.000 de nos jours.

L’édifice

Sa longueur est de 99 mètres et sa largeur de 20 mètres dans la nef et 33 au transept. Sa hauteur sous clef est de 14,80 mètres. La chapelle de la Vierge, surélevée, forme comme un édifice à part.

La Chapelle de la Vierge

La statue de Notre-Dame de Clignancourt, en marbre blanc, domine l’autel de la chapelle absidiale.

Le Chœur

Sur l’arcature, Romain Cazes a développé un programme iconographique avec le Père Céleste en son centre, entouré d’anges et de prophètes.
Considérés dans leur ensemble, l’arcature et l’abside constituent un magnifique décor (qui souffre malheureusement du manque de lumière). Cette très belle réalisation trouve son inspiration auprès des maîtres de la Renaissance : Raphaël pour les évangélistes de l’abside ; les primitifs italiens, comme Fra Angelico, pour les anges. Source : «Paris d’église en église», Massin éditeur.

Vue de l’abside et de l’arcature du chœur. Toile marouflée dans l’abside : Saint Matthieu et St Jean.

(Les toiles des chapelles latérales, de Romain CAZES, rappellent des faits se rapportant à l’histoire de Montmartre : les vies de Saint Denys et de Saint Ignace de Loyola.)

Les fresques sont d’Émile LAFFON.
«Le Vœu de saint Ignace et de ses compagnons à Montmartre»

Quelques mots sur les vitraux du chœur…

Les vitraux des bas-côtés datent du chanoine REMACLE ( 1911-1948 ). Le chœur a été surélevé et modifié du temps du chanoine INJALBERT (1948- 1969), avec le maître-autel de SERAZ consacré le 11 juin 1961. Les vitraux du chœur, évoquant la sainte Trinité et les Litanies de Lorette, datent du Père PAYON (1969-1977).

C’est au maître verrier LECHEVALLIER, qui a fait les vitraux modernes de Notre-Dame de Paris, que nous devons l’inspiration et l’exécution des cinq vitraux du chœur.  Ils ont été commandés par l’abbé André PAYON dans les années 70.

Vitrail du centre : la Sainte Trinité est évoquée, la main du Créateur, la puissance de l’Esprit Saint, la Rédemption du Fils incarné, par le sacrifice de Jésus-Christ sur la croix.

Les deux vitraux qui encadrent celui de la Trinité, rappellent la Vierge Marie, d’autant que l’église de Clignancourt lui est consacrée.
Nous y retrouvons quelques-unes des images bibliques que la tradition chrétienne, catholique et orientale, a retrouvées dans la mission, la vocation unique et la vie de la Très Sainte Vierge, ces images qui ont été reprises dans les invocations de la prière des litanies (dites de Lorette).

En regardant de face, du bas vers le haut :
Sur le vitrail de droite 
a) La Maison d’Or : expression qui désigne Marie comme le Temple  revêtu de l’or spirituel, digne de Dieu et qui porta le Sauveur durant neuf mois. Marie est le temple de la divinité, le tabernacle vivant du Très-Haut ; elle est, dit St Pierre Damien, la maison d’or dans laquelle Dieu est descendu, pour s’incarner.
b) Le Vase Spirituel,
c) Le Miroir de Justice,
d) L’étoile du Matin.

Sur le vitrail de gauche
a) La Tour de David, car en effet la Vierge Marie a gardé une foi ferme à Nazareth alors que personne n’appelait Jésus « Fils du Très Haut », mais qu’il menait une vie ordinaire ; La Vierge Marie a gardé une foi ferme au moment de la mort de Jésus en Croix, « elle se tenait debout » (dans la foi) (Jn 19, 25). C’est pourquoi on peut dire que Marie est devenue pour nous la « tour de David » qui protège notre foi.
b) Le Trône de la Sagesse,
c) La Porte du Ciel,
d) La Couronne de Marie, Reine du Ciel.

Les deux derniers vitraux ont été montés de manière à apporter latéralement la lumière de soutien.

L’ancien vitrail central de « Notre-Dame, Reine de France », qui avait été placé par le M. le chanoine REMACLE, curé, a été remonté dans la Chapelle de la Vierge, côté rue Hermel.

Plus de renseignements et de photos ICI.

Ou sur le petit site amateur.