Editorial du dimanche 9 février 2014

Ce que j’aime, c’est ce présent !

Jésus ne dit pas : « vous devez être le sel de la terre ». Il ne dit pas non plus : «  à partir de maintenant, vous serez la lumière du monde ». Non, il dit «  vous êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde ». Deux fois, une affirmation au présent. Ce n’est pas un désir ou un effort à faire, c’est une révélation : voilà qui nous sommes à ses yeux.

Ce que nous sommes n’est donc pas seulement ce que nous pensons de nous en bien et en mal. Ce n’est pas non plus ce que les autres pensent de nous. Notre humanité n’est pas réductible à ces deux regards importants : Il y a ce regard de Dieu, révélé par son Fils, sur nous : lumière du monde.

Dimanche dernier nous fêtions déjà Jésus comme la lumière qui vient éclairer les nations. La vraie lumière, c’est le Christ. Et la vraie révélation d’aujourd’hui c’est que je suis lumière parce que le Christ est en moi.

Dans le Temple de Jérusalem, il y avait la ménorah, la Lumière de Dieu : un chandelier taillé d’une pièce unique, sans rivet et sans colle, « d’une seule pièce », dit le Livre de l’Exode. La force du signe de la ménorah, c’est de ne faire qu’Un avec le Seigneur pour lui rendre témoignage.

Voilà la mission du disciple : Être la lumière de Dieu, intériorisée en nous.

Et l’autre mission du disciple, c’est d’être le sel de la terre : donner du goût à la vie sur terre. Si le sel n’agit plus comme sel, il ne remplit plus sa mission.

Cette médiation me renvoie aux mots du Cardinal la semaine dernière sur Radio Notre Dame. Il disait que les chrétiens sont aujourd’hui attendus sur leur manière de vivre en cohérence avec leur foi. Le témoignage que nous rendons au Christ n’est pas d’abord dans la parole, mais dans l’agir.

Il parlait de la famille, mais c’est plus large que ça : Être du sel, c’est avoir du zèle ! Sans orgueil et sans complexe.

Père Philippe Marsset