Editorial du dimanche 7 octobre 2012

Il y a 50 ans : le Concile Vatican II

Le 25 janvier 1959, le pape Jean XXIII, se rend à la basilique St Paul-hors-les-murs pour la fête de la conversion de Saint Paul, ainsi que pour la célébration de conclusion de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens. À la fin de la célébration, il annonce son idée de convoquer un concile. Il souhaite donner une visibilité au mouvement de renouveau qui frémissait dans l’Église. Ce sera un aggiornamento !

Rapidement, les commissions préparatoires vont se mettre au travail, les évêques sont convoqués et le 11 octobre 1962, le deuxième concile du Vatican débutera… À la fin de la messe d’ouverture, Jean XXIII explique « qu’il est avant tout nécessaire que l’Église ne détourne jamais les yeux du patrimoine de la vérité reçu des anciens ; et en même temps, qu’elle a besoin de regarder le présent, qui comporte des situations nouvelles et de nouveaux modes de vie, et qui a ouvert de nouvelles voies à l’apostolat catholique… »

Le Concile sera donc pastoral ! 50 ans plus tard, l’Église parle de nouvelle évangélisation, de catéchèse… et ces mots ne peuvent que résonner comme une tentative moderne de dire la foi, de la faire connaître à un peuple pour qui elle n’est plus qu’un ensemble de mots et de contenus hermétiques. Redécouvrir Jésus Christ, présent aujourd’hui dans son Église, agissant par son Esprit Saint, pour mener les hommes au Père, c’est là toute l’expérience que les chrétiens veulent partager avec leurs frères.

On peut de plus en plus considérer les dernières décennies non pas comme un colossal désastre ou une régression de l’Église, mais comme une période douloureuse et nécessaire de jeûne et de mortification pour la préparer à sa mission primordiale dans un monde transformé. C’est précisément à cette mission que l’Esprit Saint, par le truchement du Concile, préparait l’Église. Le Concile était comme le vaccin injecté à l’Église par l’Esprit Saint contre les méfaits de la modernité et du matérialisme actuels, et il demeure un des meilleurs investissements de l’Église pour une Nouvelle Évangélisation.

À présent bien des catholiques, principalement des jeunes, s’emplissent d’espérance. Leur espérance n’est pas de ce monde, mais l’espérance d’un peuple qui, avec Saint Paul, proclame que « si nous n’avons placé notre espoir en Jésus-Christ que pour ce bas monde, alors, nous sommes les plus pitoyables de tous ». On ne gagnera rien non plus à prétendre que le Concile n’a eu que des effets bénéfiques, et n’a pas laissé des questions à débrouiller. Mais n’oublions pas que le Concile a été l’œuvre non pas tant de l’homme que de l’Esprit Saint. Là résident toutes les meilleures raisons de faire confiance. Comme le Prophète Isaïe l’écrivait : « Voyez, je créerai quelque chose de nouveau, qui jaillit maintenant, ne voyez-vous pas ? Je tracerai un chemin dans la steppe, je ferai couler des rivières dans le désert. »

Aujourd’hui s’ouvre à Rome le Synode dont le thème est : « La nouvelle évangélisation pour la transmission de la Foi chrétienne ». L’Esprit Saint sait bien ce qu’il fait, même si nous, nous ne le savons pas encore.

Père Jean-Luc MICHAUD