Editorial du dimanche 7 février 2016

Pêcher ou prendre ?

Il y a pêcheurs et pécheurs. Tout est dans l’accent !

Celui qui pêche a besoin d’un bateau.

Celui qui pèche a besoin de miséricorde !

Au début de l’Évangile que nous entendons aujourd’hui, les pêcheurs font partie de ces pécheurs remplis du désir d’écouter Jésus parler. Quand Jésus parle, il y a foule. Car sa Parole est Parole de Dieu. Et la Parole de Dieu trouve toujours les pécheurs.

Parmi eux, Simon : pêcheur professionnel et pécheur occasionnel : « sur ta Parole, je vais jeter les filets ». Et voilà le pêcheur pris dans les filets de la miséricorde. Il prend une telle quantité de poissons que c’en est effrayant. Le pêcheur se souvient alors qu’il est aussi pécheur et il prie (il crie !) : « éloigne-toi de moi, Seigneur, je ne suis qu’un pécheur ! »

Être pécheur n’apparait à l’évidence humaine que face à la Parole du Seigneur. C’est la Parole de Dieu, l’Évangile, qui nous révèle que nous sommes pécheurs. Le péché est révélé par la puissance de Dieu, par sa parole, par son action. En langage théologique, on dit que le péché est une réalité théocentrique, révélé par la grâce de Dieu et sa Parole.

Dès lors que Simon découvre qu’il est pécheur, l’évangéliste saint Luc change son nom en Simon-Pierre. Clin d’œil à son futur nom quand Jésus l’aura choisi pour fonder l’Église qui pardonne au nom du Seigneur. « Sois sans crainte, désormais, ce sont des hommes que tu prendras ».

Les poissons sont pêchés. Mais les hommes sont pris.

Un poisson qui sort de l’eau, meurt.

Un homme qui est pris par la miséricorde est sauvé.

Ca tombe bien, c’est l’année de la miséricorde !

Père Philippe Marsset