Editorial du dimanche 28 février 2016

On appelle ça, la rétribution !

Massacre de Galiléens par Pilate…

Morts accidentelles sur un chantier de Jérusalem…

Jésus prend deux exemples dans son actualité. Et nous pouvons faire de même sur le dérapage d’un bus d’enfants, les morts du Bataclan et tous ces évènements injustes dans nos vies !

Croyants et non croyants, la question se pose à la conscience et à notre foi. Dieu veut-Il cela ? Peut-on trouver une justification religieuse à nos drames ?

Jésus répond avec deux affirmations radicales : « pas du tout ». Et « convertissez-vous ». Car, de fait, ce questionnement induit une pensée qu’on appelle la rétribution : la justice rétributive ou la punition rétributive. Bon avec les bons, méchant avec les méchants !

Jésus veut nous empêcher de déployer cette logique trop humaine ; Il veut évangéliser notre réponse. Ne pas projeter notre seule pensée sur l’explication de ces évènements.

En liant ces deux réponses de manière abrupte et violente, il nous suggère que c’est notre image de Dieu qu’il faut changer. « Si vous pensez que Dieu joue comme cela avec vos vies et si vous n’évoluez pas dans vos pensées, vous mourrez comme ça. De manière aussi violente, en pensant que Dieu est injuste. Du coup, la mort vous écrasera. »

Moi, dit Jésus, je vous donne une autre approche : les morts que vous enterrez dans ces drames ne sont pas plus coupables que vous. Ils sont morts, c’est dramatique, mais vous, vous ne l’êtes pas (morts) : alors, convertissez-vous. Changez votre image de Dieu. Vous êtes aussi et autant pécheurs. Alors, n’attendez pas d’être mort pour changer votre idée sur Dieu, pour changer votre foi. Ces morts trop jeunes et injustes, je ne les explique pas, dit Jésus, je ne vous fais pas un cours de théologie sur le sens de la mort ou de la vie. Je vous dis juste que vous êtes dans le temps de la conversion. Alors, allez-y.

Se convertir, c’est d’abord changer notre image de Dieu qui pourrait bien parfois nous rendre athée ou pourrait bien atterrer d’autres personnes.

C’est d’abord cela le Carême : faire totalement confiance à Dieu. Le mal n’existe pas pour être compris, mais pour être combattu et vaincu. Il l’est par Jésus-Christ.

Père Philippe Marsset