Editorial du dimanche 27 janvier 2013

Je crois Dieu sur Parole !

Nous ouvrons aujourd’hui l’Évangile de saint Luc. Dès ses premières lignes, il nous donne une carte d’identité du disciple de Jésus-Christ : il est d’abord « serviteur de la Parole ». Et Luc va lui-même se faire serviteur de Celui qui est la Parole, en mettant par écrit l’un des Quatre Récits qui dessinera le Visage de Jésus, Dieu au milieu de nous.

Et le chrétien reçoit ensuite de saint Luc un prénom, un surnom : Théophile, « l’ami de Dieu ». Ce Théophile à qui saint Luc écrit, c’est tout lecteur qui veut devenir l’ami de Dieu en lisant sa Parole.

On peut, de fait, lire l’Évangile comme un livre sans chercher à devenir l’ami de Dieu.  Mais l’Évangile est plus qu’un livre, c’est une Parole, une Parole vivante qui ne rejoint son destinataire que si celui-ci entre en dialogue avec cette Parole : Dieu nous donne sa Parole pour que nous prenions la parole. Dieu nous donne sa Parole pour que nous la mangions. Pas de vie spirituelle chrétienne sans Parole de Dieu.

Sans la Parole, sans l’Évangile, nous ne connaissons rien de Dieu ni de Jésus.

Si la première partie de la messe est construite comme une liturgie de la Parole, c’est pour que nous apprenions Dieu. Pour que nous déplacions l’image que nous nous faisons de Lui, que nous la convertissions. La Parole nous dit Dieu pour que nous puissions Le dire avec justesse. La Parole donne le contenu de notre foi.

Et la Parole nous conduit à l’Eucharistie. Comme l’Évangile de saint Luc conduit à Emmaüs. La deuxième partie de la messe est eucharistique.  Elle est le prolongement de la liturgie de la Parole, comme le Christ Jésus est le prolongement et l’accomplissement de la Parole que Dieu a donné à son peuple.

Saint Luc nous baptise aujourd’hui de ce beau prénom de Théophile pour nous redire «oui, tu es l’ami(e) de Dieu ».

Père Philippe Marsset