Editorial du dimanche 22 juin 2014

Passer du regret à l’émerveillement…
Quand nous participons à l’Eucharistie ou que nous nous trouvons devant le Saint Sacrement exposé, notre foi est mise à l’épreuve, et il peut nous arriver de regretter que le Seigneur n’ait pas choisi un moyen plus convaincant de se rendre présent et nous sauver… L’acte de foi que nous sommes invités à poser à ce moment-là, ne doit pas nous dispenser de chercher des raisons de nous émerveiller d’un tel choix. Elles sont innombrables, en voici deux qui me touchent particulièrement.

Une porte aux dimensions des plus petits.
Le choix de Dieu de se donner dans ce qui paraît être du pain et du vin, ouvre une porte étroite dans son mystère, une porte basse, que les humbles et les petits franchissent plus aisément que les sages et les intelligents. Pour franchir cette porte, il faut accepter en effet que l’accomplissement de notre existence puisse se jouer dans des actes aussi ordinaires et communs que boire et manger. À ceux qui espèrent un jour s’affranchir de cette nécessité vitale pour ne plus manger ou boire que par plaisir et ne plus dépendre des autres pour y parvenir, l’Eucharistie rappelle que la vie humaine et tout ce que nous pouvons construire, repose sur ce que nous recevons des autres et notre façon de l’accueillir. Les enfants et les plus pauvres nous montrent comment bien le vivre.
Un acte qui nous entraîne au don de nous-mêmes.

La manducation de l’hostie consacrée est un moyen d’ex-primer notre adhésion à la Parole de Dieu et notre volonté d’être en communion avec Dieu et nos frères. Toutefois, elle nous entraîne bien au-delà d’une simple expression de notre bonne volonté. En effet, parce que nous croyons que le pain que nous partageons est le corps d’un pauvre qui a peiné, a été outragé et torturé injustement, notre participation à l’Eucharistie nous dispose profondément à servir la justice de Dieu jusqu’à imiter celui qui s’est donné à nous. Ne l’oublions pas, il demeure toujours au milieu de vous comme celui qui sert (cf. Lc 22, 27).
Père Pierre Labaste