Editorial du dimanche 21 juin 2015

PEUR ?

Le peuple hébreu n’était pas un peuple de marins (voyez la première lecture !) La mer, imprévisible, incontrôlable, dangereuse parfois, était pour lui le lieu des forces du mal, la de-meure de puissances démoniaques. Elle était comme le rappel du chaos des origines du monde, et on la supposait habitée par des monstres marins effrayants, devant lesquels le monstre du Loch Ness ou les plus gros requins sont aussi impressionnants que des bébés crevettes…

Du coup, seul Dieu, parce qu’il est Tout-Puissant, peut se moquer de ces forces du mal, parce qu’il est plus fort qu’elles (voyez le psaume, qu’il faudrait lire en entier). Dès lors, en commandant à la mer comme il le fait avec les démons, en dominant par sa Parole les eaux et le vent déchaînés, Jésus manifeste qu’il est lui-même détenteur de la puissance divine sur toutes les forces du mal. Dit autrement : Jésus manifeste sans ambigüité possible qu’il est Dieu.

Constater cela devrait nous éviter de faire de Jésus simplement un exemple à suivre, un leader religieux, un prophète inspiré, le créateur d’une religion, un héros révolutionnaire ou un homme rempli de sagesse… Jésus n’est pas Superman, Jésus est Dieu !

Cet épisode de la tempête apaisée nous ramène à la question fondamentale de l’Évangile : celle de l’identité du Messie. À la fin de ce livre de Marc, le premier à comprendre et à donner la réponse vraie sera… le centurion romain qui, en regardant le Crucifié, s’exclamera : « vraiment, cet homme était le Fils de Dieu » (Mc 15,39). Sur le lac, pour les disciples, c’est encore le temps de l’interrogation : « qui est-il donc, celui-ci ? ». Un pas de plus vers la foi, mais ils sont encore loin de l’adhésion totale. Il faut du temps pour connaître Jésus ! Au moment-même où ils découvrent en Jésus cette puissance divine, les disciples sont « saisis d’une grande crainte ». En un sens, ils ont raison : on ne découvre pas Dieu de manière banale et anodine, ou alors, c’est que nous nous trompons de dieu. Dieu n’est pas une simple option qui viendrait se rajouter à d’autres !

Que chaque messe renouvelle en nous notre foi en Jésus le Christ, victorieux du mal et de la mort ! Passons de la peur à la confiance, de la peur à la foi !

Père Philippe BERNARD