Editorial du dimanche 17 novembre 2013

QUE FAIRE CONCRÈTEMENT AUJOURD’HUI ?

L’Évangile de ce jour évoque la destruction du Temple de Jérusalem et la fin des temps. Ces prophéties de Jésus sont un véritable séisme pour les Juifs qui l’écoutent. Ce Temple, qui avait déjà été détruit par les Babyloniens il y a 600 ans, représente la fierté d’Israël. Il est le lieu – unique –  où Dieu réside et où s’organise le culte. C’est là que trois fois par an, tout Israël se réunit pour prier et louer Dieu. Jésus annonce donc que la manière de rendre le culte à Dieu va changer. Une ère nouvelle commence.

Tout d’abord, Jésus explique que ce temps sera celui des faux-prophètes et des persécutions. Ce temps, c’est celui qui va de la mort et de la résurrection de Jésus jusqu’à la Parousie. C’est notre temps. Et il est bien vrai de dire que les faux-prophètes ne manquent pas. Généralement, ils imitent le message de Jésus en promettant la paix et le bonheur, mais ils sont incapables de les donner. Car la seule chose qui puisse combler le cœur de l’homme, c’est de savoir que « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle » (Jn 3,16). C’est de savoir que Dieu nous aime et qu’il nous a rachetés par son Fils. Voilà ce que les faux-prophètes ne peuvent pas apporter, même si parfois, ils essaient d’en donner l’illusion. S’opposer à ces faux-prophètes pour témoigner de Jésus, unique Sauveur, engendre l’incompréhension et parfois la persécution. Dans beaucoup de pays, de nos jours, des chrétiens sont tués simplement parce qu’ils sont chrétiens. Et notre silence, dans des pays où la liberté religieuse semble encore acquise, est souvent un silence coupable.

Ensuite, Jésus nous rassure : « Moi-même, je vous inspirerai un langage et une sagesse ». Seul celui qui aura eu l’audace de témoigner pourra goûter combien cette promesse de Jésus est vraie. Car c’est bien au moment même où nous devons répondre de notre foi que le Seigneur nous soutient. Quel grand bonheur intérieur de témoigner de la miséricorde de Dieu à ceux qui ne croient pas ! Et les moqueries ou les persé-cutions que cela entraîne n’y changent rien. Toutefois, ce soutien que Jésus donne à ses disciples n’exclut pas le courage ni l’effort que ceux-ci doivent faire. C’est pourquoi Jésus ajoute : « C’est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie ».  Grâce de Dieu et courage de l’homme sont donc les deux réalités qui nous permettent de tenir bon dans l’épreuve.

Nous sommes donc appelés, aujourd’hui, à ne pas craindre face à une société qui semble s’éloigner toujours plus de la foi en Jésus-Christ. Il s’agit là d’un temps de grâce où le Seigneur est lui-même notre défenseur.

Père Jean-Luc MICHAUD