Editorial du dimanche 17 janvier 2016

La cinquième Épiphanie

 

Une Épiphanie est une manifestation de la Seigneurie de Jésus, c’est-à-dire de sa divinité. Noël est la première et humble manifestation de Jésus, Fils de Dieu né en humanité. C’est le moment où nous sommes « informés » de ce projet éternel du Père : l’incarnation de son Fils.

L’Église latine va développer 5 temps pédagogiques, 5 moments liturgiques pour dire la vraie et entière Personne de Jésus :

Tout d’abord, sa naissance et sa première manifestation aux bergers juifs de Bethléem. On aurait pu séparer la Nativité et la visite des bergers, mais on a gardé un seul Évènement pour manifester ce lien indéfectible entre Dieu et Israël.

La seconde Épiphanie est pour les Mages, figure des Nations. Les païens sont maintenant associés et greffés sur la Révélation faite à Israël. Le Messie est pour tous.

À 12 ans, au Temple de Jérusalem, Jésus va révéler à ses parents qu’il sait bien qui il est en leur disant qu’il est, au Temple, chez SON Père. Manifestation de la maturité spirituelle du fils de Marie.

Dimanche dernier, nous avons lu le récit de la 4ème manifestation de Jésus, celle pour Jean-Baptiste : la voix du Père révèle que cet Agneau est bien son Fils Bien Aimé.

Et à Cana, aujourd’hui, c’est la première « manifestation de sa gloire », la cinquième épiphanie, celle pour ses disciples, qui vont, à partir de ce jour,  croire en Lui. La révélation qui hausse le miracle de Cana à la hauteur d’une Épiphanie, c’est que Jésus est l’Epoux de l’humanité. Lors de ce mariage, Jésus tient en effet la place du marié. C’est lui qui fait advenir le vin nouveau et qui fait que les serviteurs (figure des Apôtres) lui obéissent. Avec Jésus, Dieu vient épouser l’humanité. Cana en est le signe, et la croix (son « heure »), le sacrement. Ce vin sera son sang, à son heure, c’est-à-dire le signe de sa vie donnée pour le salut de tous. Comme l’époux donne sa vie à son épouse.

Se clôt ainsi le grand cycle de l’Épiphanie du Seigneur. Nous pouvons entrer dans le temps ordinaire de la liturgie.

Père Philippe Marsset