Editorial du dimanche 15 décembre 2013

J – 10 : QUE CHERCHEZ-VOUS ?

Que peut-on attendre au juste de la vie? C’est une question semblable qui est posée par le récit évangélique : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre? » En d’autres mots, est-ce vraiment par Toi – Seigneur Jésus – que Dieu répond à nos attentes, ou bien faut-il se tourner ailleurs ? Si l’on sent le besoin de poser la question, c’est que Jésus ne correspond pas au messie qu’on s’était imaginé. Comme cela nous ressemble ! Pensez à tous ces messies recherchés pour régler nos crises économiques et politiques. On espère toujours que ces messies nous arracheront aux côtés pénibles de la vie. Qu’en est-il de Jésus ? Et puis bien souvent nous n’attendons plus rien et nous sombrons dans la recherche exclusive du bien être que la société nous propose en pâle substitution des biens surnaturels.

Écoutons l’avertissement du Pape François : « Le grand risque du monde d’au­jourd’hui, avec son offre de consommation multiple et écrasante, est une tristesse individualiste qui vient du cœur bien installé et avare, de la recherche malade de plaisirs superficiels, de la conscience isolée. Quand la vie intérieure se ferme sur ses propres intérêts, il n’y a plus de place pour les autres, les pauvres n’entrent plus, on n’écoute plus la voix de Dieu, on ne jouit plus de la douce joie de son amour, l’enthousiasme de faire le bien ne palpite plus. Même les croyants courent ce risque, certain et permanent. Beau-coup y succombent et se transforment en personnes vexées, mécontentes, sans vie. Ce n’est pas le choix d’une vie digne et pleine, ce n’est pas le désir de Dieu pour nous, ce n’est pas la vie dans l’Esprit qui jaillit du cœur du Christ ressuscité. » La joie de l’Évangile, n°2.

Alors, le récit de ce dimanche pose la question : quel messie attendons-nous ? Si nous savons nous ouvrir à la réalité telle qu’elle est, avec ce quelle peut comporter de blessures pour tous nos rêves, nous aurons fait un premier pas. Le deuxième pas sera de nous ouvrir à la force mystérieuse qui nous habite, et qui a habité Jésus, pour faire naître la vie au moment où nous aurons la tentation de ne rien faire et de nous abandonner à la mort. C’est ce que signifie l’incarnation. C’est ce messie que propose Jésus et que nous célébrons à Noël. Est-ce également notre messie ?

Père Jean-Luc MICHAUD