editorial du dimanche 14 avril 2013

Un langage symbolique

Avec l’apôtre Jean, le langage symbolique devient signe.
Il suffit de reconnaître ici que les apôtres et les disciples sont  7. Le chiffre 7 symbolise la perfection. Ce qui signifie sans doute que « pêcher » correspond à la mission la plus parfaite des disciples du Christ.

La pêche miraculeuse symbolise ici la mission de l’Église. Dans cette Église, Pierre est le pasteur de l’Église universelle ; le disciple que Jésus aimait possède son propre charisme. Ce dernier sait discerner et montrer le Christ ressuscité aux autres. La nudité mentionnée de Pierre renvoie probablement à celle d’Adam qui a péché.  Le filet qui ne se déchire pas signifie la catholicité de l’Église et sa capacité d’accueillir en son sein tous les hommes sans distinction.  Pierre est le responsable de cette communion ecclésiale, garant de l’unité. Il est l’autorité, mais une autorité assise sur l’amour, telle que le Seigneur lui-même l’a exercée. Lui, Jésus qui a donné sa vie pour ses brebis (Jean 10, 10-18).

La mission de l’Église prend sa source dans la recommandation que Jésus fait à Pierre « sois le berger de mes brebis ». C’est à partir de Pierre que commence la charge d’évangéliser – « je m’en vais à la pêche » – et c’est aussi avec lui que prendra fin cette mission : « Simon Pierre monta dans la barque et amena jusqu’à terre le filet plein de gros poissons » ; en maintenant l’unité de l’Église. Reste à savoir quelle place occupe le Pape François et Mgr André Vingt-Trois dans l’exercice de notre charisme concernant la mission que nous avons tous reçue du Christ.

C’est donc par sa résurrection que le Christ a rendu possible à la fois la première communauté chrétienne et la mission qui lui est confiée. La réussite de la mission d’évangéliser n’est pas uniquement le résultat de nos efforts, mais d’abord celui de cette présence du Christ vivant qui accompagne ses disciples et prend soin d’eux par son Eucharistie.

Père Bénigne IKANI