Editorial du dimanche 13 mars 2011

RENDS-MOI LA JOIE D’ÊTRE SAUVÉ

Du mercredi des Cendres à la nuit de Pâques, 40 jours nous préparent à accueillir la Joie de la Résurrection. Pour atteindre ce nombre symbolique de 40, il faut enlever les 5 dimanches du Carême ainsi que le dimanche des Rameaux, car ce ne sont pas des jours de jeûne et d’abstinence. Même pendant le Carême, nous sommes invités, le dimanche, à célébrer la Résurrection du Seigneur. Chacun de ces dimanches donne une nouvelle impulsion au temps du Carême, et constitue comme autant d’étapes sur cette route qui conduit à Pâques.  Ces 40 jours de Carême sont à l’image des 40 ans que le peuple hébreu passa au désert, avant d’entrer en Terre Promise, à l’image aussi des 40 jours du Christ au désert. Le Christ, et l’Église à sa suite, nous propose trois moyens concrets : la prière, le jeûne et le partage.

La prière : Découvrir et approfondir la présence vivante et vivifiante du Christ dans notre cœur. C’est par la prière que nous pourrons enraciner notre détermination à repousser le démon. « Arrière, Satan ! » Notre combat spirituel en dépend pour une large part pour dire librement : « Père, que ta volonté soit faite ».

Le jeûne est toujours difficile à comprendre. Nous sommes invités à nous passer du superflu et même du nécessaire pour signifier concrètement que, ce qui seul nous est nécessaire, ce qui seul peut combler notre cœur, c’est le Christ. Ce jeûne creuse en nous le désir de Dieu. Il ne s’agit donc ni d’accomplir des prouesses ascétiques, ni de suivre des régimes amaigrissants, mais de nous préparer à recevoir Celui qui en se donnant, nous donne tout. Ces efforts peuvent porter sur la nourriture – c’est le premier sens du jeûne – mais aussi sur bien d’autres points qui tiennent une certaine place dans nos vies : TV, loisirs… « Ce n’est pas seulement de pain que l’homme doit vivre, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »

Le partage : Ce que nous avons et ce que nous sommes sont des dons que Dieu nous fait pour que nous puissions en faire participer ceux qui nous entourent. En parlant des premiers chrétiens, saint Luc écrivait qu’ils n’avaient qu’un cœur et qu’une âme, qu’ils étaient fidèles à la prière et qu’ils mettaient tout en commun. Ce temps du Carême nous invite ainsi à mettre en commun, à partager, ce que nous avons et ce que nous sommes, c’est-à-dire nos biens matériels, ainsi que notre temps, nos compétences…

Enfin, vivre le Carême suppose de le vivre avec l’Église… pour accueillir ensemble la joie de la Résurrection. La démarche personnelle est importante, mais elle ne peut se vivre pleinement qu’en Église, en paroisse, en aumônerie. Les trois moyens dont nous avons parlé tiennent compte de cette double dimension de notre cheminement vers Pâques, à la fois personnelle et communautaire. Notre conversion personnelle peut donc être guidée et soutenue par des démarches d’Église. Ainsi l’Église nous invite à intensifier nos efforts le mercredi des Cendres et le Vendredi Saint, et à marquer les vendredis de carême.

Père Jean-Luc MICHAUD