Editorial du dimanche 11 septembre 2011

C’est le 11 septembre !

Je ne sais pas si c’est la même chose pour vous, mais je me souviens exactement où j’étais et ce que je faisais il y a 10 ans, quand la télévision nous a informé de la catastrophe terroriste qui se déroulait à New York. Cette date est devenue pour tous une date historique, et une façon aussi de regarder et d’analyser notre entrée dans le troisième millénaire au cœur de ces trois chocs qui n’ont pas fini de cristalliser nos craintes : le choc terroriste, le choc écologique et le choc financier.

Je ne peux pas ne pas évoquer cette mémoire en ce jour parce que nous y pensons tous, mais je voudrais pourtant que nous imprimions dans notre cœur, dans des proportions qui nous sont plus proches, deux autres faits autour de cette date.

D’abord, ce que la Parole de Dieu nous enseigne aujourd’hui : « Rancune et colère, voilà des choses abominables où le pécheur s’obstine ». C’est Ben Sirac qui parle ainsi. Et l’Évangile nous demande de pardonner 70 fois 7 fois. Évidemment, je n’oserai pas faire de lien avec cette date anniversaire, mais plutôt avec notre quotidien sur lequel, pour le coup, nous avons prise. Pardonner 490 fois, ça veut dire qu’on en aura jamais fini avec le pardon. Jusqu’à la fin de nos jours. Pardonner 7 fois, c’est notre capacité humaine qui est en jeu. 490 fois, c’est la mesure divine. À travers cette parabole, Jésus nous dit que pardonner est une œuvre de Dieu en nous. Ou disons plutôt que Dieu a posé en chacun de nous, une capacité infinie de pardonner « comme Lui ». Mais entre notre liberté et notre caractère, nos habitudes et nos découragements, il arrive souvent que nous ne soyons plus l’allié de Dieu sur ce terrain-là. Nos sentiments doivent se laisser irriguer des sacrements pour devenir signes de Dieu.

Le deuxième fait que nous retiendrons en ce 11 septembre dans ce quartier de Paris, c’est l’installation d’un nouveau curé sur notre paroisse ! Les communautés restent, les curés passent et Jésus Christ demeure. Je suis très heureux de commencer ce nouveau ministère au milieu de vous et avec vous. Un curé est lui aussi un signe. Ce qu’il transmet et célèbre ne vient pas de lui, mais il l’incarne avec ses propres charismes et fragilités en s’inscrivant dans une histoire et dans une communauté. Trois missions me sont ainsi confiées : enseigner, sanctifier et conduire le peuple chrétien. De façon très pédagogique, ces trois charges sont mises en lumière dans cette « messe d’installation »

  • Enseigner à partir de la Parole de Dieu et de la foi de l’Église (Credo)
  • Sanctifier, en célébrant l’Eucharistie, source de l’amour et du pardon.
  • Gouverner, en rassemblant dans la paix, la communion et l’unité cette belle part du peuple de Dieu que vous formez ici, à Notre Dame de Clignancourt

Prions en ce jour pour être bien, là où le Seigneur nous a mis. Prêtres, laïcs baptisés, catéchumènes, nous sommes tous mis sous Sa Parole puissante pour être, en communauté, signes de pardon, d’amour et de paix là où nous sommes.

Facile à dire. Nous avons quelques années ensemble pour le mettre en oeuvre !

Père Philippe Marsset