Editorial du dimanche 11 mai 2014

DIMANCHE DU BON PASTEUR

Chaque année, ce jour là, nous prions pour les vocations dans l’Église. Comment comprendre le peu de réponses que nous constatons dans nos communautés ?
« Le bon Pasteur donne sa vie pour ses brebis ». Donner sa vie, donner toute la durée de sa vie, voilà la première difficulté à accepter. Durer fait d’autant plus peur aujourd’hui que la vie économique est précaire et la stabilité familiale et affective de moins en moins visible. Or, Jésus se révèle comme Celui qui est fidèle parce qu’il vient rendre fiable l’engagement humain qui est friable. Il inscrit sa force dans notre faiblesse, sa grâce dans notre péché. En d’autres termes, il nous donne sa vie, il nous la communique. Il donne sa vie pour que la nôtre dure.
Mais la crise est là : crise de confiance en soi qui remplit les cabinets de thérapie. Crise de confiance en l’autre, perçu de plus en plus comme un concurrent, dans tous les domaines de la vie. En contrepoint, l’Évangile nous dit :
« Je connais mes brebis ». Le Bon Pasteur sait qui nous sommes, il nous connaît et il nous fait confiance. Parce qu’il nous aime. Le Bon Pasteur en nous appelant par notre nom nous dit : « vas y, je te connais, n’aie pas peur, je suis avec toi ». Par la confiance qu’il nous fait, le Bon Pasteur nous guérit de nos manques de confiance.
Enfin, la connaissance de Jésus-Christ et de Dieu s’est effondrée. Or, on ne peut pas suivre quelqu’un qu’on ne connaît pas. Si aujourd’hui, peu de jeunes répondent à l’appel au sacerdoce ou à la vie religieuse, comme au mariage d’ail-leurs, cela vient aussi de ce vide-là. Nous vivons dans une société amnésique de son histoire chrétienne. Et là encore nous entendons l’Évangile : « mes brebis me connaissent ».
Je vous transmets cette petite histoire qu’un ami protestant m’a donnée le jour de mon ordination pour balayer mes peurs. Elle tient en 3 phrases à lire lentement :
– La peur a frappé à ta porte.
– La foi est allée ouvrir.
– Il n’y avait plus personne !
Philippe Marsset, curé