Editorial du dimanche 9 octobre 2016

UN SUR DIX…

Un sur dix, c’est le nombre moyen de couples préparés au mariage qui reviennent régulièrement à la paroisse, une fois leur mariage célébré… Un sur dix, c’est grosso modo la proportion d’enfants du catéchisme qui continuent l’aumônerie jusqu’au lycée… Un sur dix, ça pourrait être encore la part d’habitants de notre quartier qui passent au moins une fois dans l’année dans notre église.

Un sur dix…

Ces statistiques pourraient nous désoler si nous ne voyions pas que l’ingratitude à l’égard du Seigneur ne date pas d’hier ; un sur dix, c’est le nombre de lépreux purifiés par Jésus qui reviennent auprès de Lui pour rendre gloire à Dieu ; un sur dix, c’est même un peu plus que le nombre de disciples présents au pied de la croix de leur maître !

Un sur dix… cette statistique paraît inéluctable !

Si nous interrogions aujourd’hui ceux qui font partie des « un sur dix », nous en l’occurrence, on reconnaîtrait que nous sommes tous un peu des samaritains ; tous un peu comme ce lépreux revenu vers Jésus ; on se reconnaîtrait comme lui, un peu différents des autres, un peu blessés, un peu de côté… Il n’avait rien de mieux à faire que de revenir vers Jésus ; nous non plus et c’est sans doute pour cela que nous sommes revenus.  Il s’en est fallu de peu !

L’accueil de l’Évangile du Salut, c’est-à-dire la reconnaissance en Christ de celui qui me sauve, tient à bien peu de choses ; nous savons que la qualité de ceux qui sèment et de ceux qui reçoivent ne garantit pas une récolte abondante. L’annonce de l’Évangile s’est toujours faite pauvrement et son accueil a toujours été plus favorable dans la pauvreté…

Si un sur dix est la proportion d’hommes et de femmes dont le Seigneur a besoin pour travailler l’humanité dans sa totalité, pour la préparer à le reconnaître comme sauveur ; neuf sur dix, c’est tous ceux vers qui nous n’aurons de cesse d’aller, jusqu’à ce que les conditions leur soient enfin favorables…

Père Pierre Labaste