EDitorial du dimanche 6 mai 2012

Que retiendrons-nous de ce 6 mai ?

Il est certain que notre histoire nationale retiendra l’élection du président de la République, berger politique de notre nation pour 5 ans.  Une fonction et une mission qui ne feront pas le consensus de notre peuple parce que nous aurons élu « notre » candidat ou tout fait pour empêcher l’autre d’accéder à cette charge.

Benoît XVI aux Invalides en septembre 2008 redisait à notre pays que l’Église, pour respecter l’autonomie du politique, devait y apporter sa propre contribution, avec d’autres, à savoir le « vivre ensemble » : vivre ensemble, c’est rechercher un bien commun à tous les citoyens qui permette à chacun de consentir, ou mieux, de participer aux changements qui vont inévitablement affecter nos modes de vie dans les années à venir. Demain, que nous soyons heureux ou catastrophés par le résultat, il nous faudra continuer à rechercher ce bien commun dans notre façon de vivre, de parler, de nous rencontrer.

Il est une deuxième façon de mieux vivre ensemble, c’est de bien s’entendre : vous ne retiendrez pas cette date du 6 mai, mais je suis sûr que vous entendrez mieux dans l’église à compter de ces jours, parce que nous avons investi dans une nouvelle sonorisation. Et quand on s’entend bien dans l’Église, on est plus écouté (et plus crédible) dans notre société !

Il est enfin une autre mémoire que nous pourrons garder de ce 6 mai, qui ne fera aucun titre dans la presse du 7 mai :
« Demeurez en moi ». Voilà la consigne du Seigneur dans l’Évangile du jour pour demeurer libre. Jésus est la vigne, son Père le vigneron, et l’Esprit Saint, la sève qui irrigue ce corps pour produire des fruits – sarments. Notre salut n’est pas dans la politique, mais dans l’entretien de ce lien à la Source de la vie qu’est Dieu. Si nous le vivons, cela aura des conséquences sur notre vie sociale et nos engagements dans la Cité. Cette Source est la Croix de Jésus. La vigne, c’est le vin. Et le vin est celui qui est versé pour la multitude : « Ceci est mon sang ». Voilà la vraie contribution de l’Église à la vie de notre monde : vivre en disciples greffés sur cette autre Vie donnée.

Et il faudra bien plus de 5 ans pour réussir ce programme !

Père Philippe Marsset