Editorial du dimanche 3 avril 2011

« JE CROIS, SEIGNEUR »

L’Évangile nous parle d’une rencontre personnelle de Jésus avec un homme né aveugle. De la cécité à la dernière confession de foi : « Je crois, Seigneur », le processus est marqué par les étapes suivantes : 1 – Son état n’est pas dû au péché. Il nous est souvent facile  de penser que « Dieu nous cause des malheurs ». Au contraire, dit le texte, sa cécité est l’occasion où Dieu manifeste sa miséricorde. 2 – Jésus, avec sa salive et de la boue, guéri la cécité. La passivité de l’aveugle montre que Dieu seul a l’initiative de nous sauver. 3 – Les réactions de la population : l’admiration des voisins ; l’incrédulité des pharisiens qui souhaitent que le Christ vive le commandement du sabbat comme eux. La peur de ses parents de perdre leur droit à la synagogue. 4 – Confession de foi de l’aveugle et son témoignage. À la question des  pharisiens, «Et toi que dis-tu, puisqu’il t’a ouvert les yeux ? », il répond « que c’est un prophète ». À la question de Jésus : « Crois-tu au Fils de l’homme ? » Il répond : « Je crois, Seigneur. »

Ce processus de conversion est d’une grande actualité pour chacun de nous, surtout pour les catéchumènes. Voyons :
1 – Notre état d’être humain et de pécheur n’est pas une punition de Dieu. C’est le résultat de notre condition humaine en coopération avec notre liberté. Être chrétien, c’est reconnaître cette situation. Pas facile de se reconnaître pécheur ! Quelle merveille de se savoir aveugle ! Quel bonheur d’avoir soif du salut de Dieu ! 2 – Par le sacrement du baptême, nous rencontrons le Christ, avec lui nous passons des ténèbres à la lumière. Il nous enlève le péché originel et fait de nous des enfants de Dieu. En fait nous sommes déjà sauvés ; cependant notre existence actuelle est « comme si nous avions perdu la notice »  pour bénéficier pleinement de ce grand héritage. 3 – Nous sommes appelés à vivre en enfants de Dieu avec les autres (les voisins, les pharisiens, la famille, les réfractaires de la foi…) quelles que soient leurs réactions. 4 – Nous sommes appelés à témoigner de notre foi dans ces circonstances. C’est ainsi la manière de nourrir et de développer notre première rencontre avec le Christ dans le baptême.

Et si nous osions une rencontre vraie avec le Bon Berger ? Nous pourrions revivre alors cette expérience à laquelle saint Paul fait écho : « Autrefois, vous n’étiez que ténèbres ; maintenant dans le Seigneur, vous êtes devenus lumière. Vivez comme des fils de la lumière… Sachez reconnaître ce qui est capable de plaire au Seigneur ». Que la lumière du Christ illumine nos ténèbres et nous aide à être lumière pour les autres !

Père Bénigne IKANI