Editorial du dimanche 28 mars 2010

La Passion de Jésus

Nous entrons dans la Semaine Sainte qui nous fera revivre le chemin de croix de Jésus.  Saint Paul nous dit que le Christ « s’est abaissé, et, dans son obéissance il est allé jusqu’à la mort, et la mort sur une croix ».  Au jardin des Oliviers, Jésus a supplié :  « Père, si tu veux, éloigne de moi cette coupe ; cependant, que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne. »  Il peut donc bien sembler que c’est le Père qui a voulu les souffrances et la mort de son Fils.  De fait, c’est bien cette image de Dieu qui a souvent prévalu, celle d’un Dieu qui exige que ses enfants souffrent mille morts pour s’unir à la Passion de son Fils et parvenir de la sorte à la purification et au salut.  C’est le sens que beaucoup donnent à la demande du Notre Père : « Que ta volonté soit faite. »

Pourtant, il y a d’autres affirmations, dans l’Évangile, qui disent tout autre chose :  « La volonté de mon Père, c’est que tout homme, qui voit le Fils et croit en lui, obtienne la vie éternelle. »  « Dieu a tant aimé le monde….qu’il a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. » Jésus nous a révélé que « Dieu est Amour ».  Alors, il ne peut y avoir qu’une seule volonté de Dieu, c’est d’aimer.

Mais les hommes ont refusé, refusent toujours de se laisser aimer, gratuitement et sans condition. Ils veulent se dé-brouiller par eux-mêmes.  Ils n’écoutent plus Dieu leur dire son amour infini.  Et ils se retrouvent enfermés dans leur orgueil et leur égoïsme.  Ils n’arrivent plus à se regarder comme des frères et des sœurs.  C’est le règne de l’indivi-dualisme, de la méfiance, de la jalousie ; mais Dieu n’arrête jamais de nous aimer.  Où donc nous trouve-t-il pour nous donner son amour ?  Là où nous sommes, enfermés dans nos ténèbres.  Alors il vient jusque-là.  Il demande à son Fils de descendre jusque tout au fond de notre nuit, de notre mort, que nous avons vidée de tout amour et de toute espérance. C’est là qu’il peut enfin déposer sa plénitude d’amour.  L’obéissance de Jésus est une adhésion à l’amour du Père.  Dieu ne veut pas la mort.  Il est Dieu de vie.  Alors Jésus peut remplir le vide de la mort par la plénitude de l’amour.  Il n’y a plus de vide.  La mort s’anéantit, au-delà de notre espace et de notre temps.

Jésus ressuscite et peut désormais nous attirer, nous entraîner dans sa lumière et sa vie. C’est cela que nous sommes invités à célébrer durant cette Semaine Sainte.

Père Joseph HUNT