Editorial du dimanche 26 janvier 2014

Une lumière s’est levÉe…

Il est une chose de savoir que le soleil a été vu du sommet de la butte Montmartre ; il en est une autre de voir le clocher de notre église illuminé, et encore une autre d’être caressé par l’un de ses rayons…

Au jour de Noël, comme aux jours de l’Épiphanie et du Baptême de notre Seigneur, la lumière du Christ a rayonné dans l’Église et sur le monde. Nous avons fêté et vécu de notre mieux ces premiers mystères de la vie de notre Seigneur, prémices du salut de toute l’humanité ; en Église, ils nous ont illuminés.

Notre vocation de chrétiens est de réfléchir cette lumière pour qu’elle puisse se répandre sur toute la terre et ainsi continuer à traverser l’histoire.  Parlant de la trans-mission de la foi, dans sa première encyclique, notre Pape François décrit nos visages comme des miroirs : « La lumière de Jésus brille, comme dans un miroir, sur le visage des chrétiens, et ainsi elle se répand et arrive jusqu’à nous pour que nous puissions, nous aussi, participer à cette vision et réfléchir sur les autres cette lumière » (Lumière de la foi, §37). Toutefois, il ne suffit pas d’être éclairé en croisant fortuitement l’un de ses rayons, pour être un miroir réfléchissant la Lumière du Christ. On peut croiser le Seigneur un grand nombre de fois, s’arrêter même pour le saluer, mais sans le rencontrer vraiment, se sentant une sorte d’inconnu pour lui… On ne croise pourtant le Seigneur jamais par hasard car il vient volontairement à notre rencontre. Chacune de ses venues est un appel. Reconnaître que le Seigneur est venu jusqu’à moi, que j’existe pour lui et qu’il m’a appelé personnellement à sa suite, c’est cela le rencontrer vraiment. C’est ce qui me donne la certitude d’être connu de lui et d’être aussi en mesure de le faire connaître.

Notre profession de foi en Église témoigne que nous avons été appelés par le Seigneur, que nous l’avons vraiment rencontré. Mais laissons-nous jaillir de notre mémoire spirituelle le rayon qui nous a mis en route ? De ce jaillissement dépend notre pouvoir de le réfléchir.

Père Pierre Labaste