Editorial du dimanche 26 décembre 2010

La famille, une mini-Église

Quand naît un enfant nous cherchons immédiatement quelques ressemblances. Les uns disent : « il a les yeux comme ceux de son père », les autres signalent son sourire qui ressemble à celui de sa mère. Ces signes  sont génétiquement transmis d’une génération à l’autre.

À écouter saint Paul, nous sommes invités à reproduire en nous notre ressemblance au Christ en vertu de notre appartenance à la famille de Dieu. Cette appartenance, non par un lien de  sang, mais par la foi, nous  appelle à « revêtir notre cœur de tendresse, de  bonté, d’humilité, de douceur et de patience ». Bref, nous revêtir de la sainteté de notre Père Dieu et de notre frère Jésus-Christ : « Ils nous pardonnent, faisons aussi de même ». Ainsi les gens qui nous regardent et nous observent reconnaîtront notre ressemblance au Christ. Ils la reconnaîtront  non dans nos yeux ou notre nez, mais dans notre esprit et dans notre cœur, dans notre manière de vivre et d’aimer.

Très souvent la famille est définie comme « l’école de l’amour » et comme « l’Église domestique ». Nous pouvons la définir comme  « une mini Église ». Dans l’Église primitive l’église était essentiellement une église domestique. N’existaient ni cathédrales, ni églises, ni ermitages, pas d’édifices spécifiques où les chrétiens pouvaient se réunir : ils se réunissaient dans une maison particulière pour célébrer l’eucharistie. C’était littéralement une église-famille. Quand les chrétiens sont devenus plus nombreux, des églises ont été édifiées. Aussi la famille et l’église devinrent des lieux bien séparés.

Si la famille est une « mini église », celle-ci devrait aider ses membres à trouver Dieu dans la vie de chaque jour, surtout dans les moments de fête. Dans l’église nous célébrons les sacrements, mais dans la famille nous célébrons et nous pouvons trouver de « nouveaux sacramentaux » qui nous rap-pellent qui est Dieu pour nous et le rendent présent dans nos vies : honorer, écouter et soutenir ses parents ; aimer son épouse ; être soumise à son mari ; veiller à mieux éduquer ses enfants ; souffrir pour ses enfants comme le fait saint Joseph pour Jésus, « vivre dans l’action de grâce ».

Quelle que soit notre expérience, la famille restera le lieu providentiel pour la formation de l’homme en humanité et en véritable disciple du Christ. En cette année diocésaine de la
« famille et de la jeunesse », admirons Jésus, Marie et Joseph. Demandons-leur que nos familles ressemblent à la Sainte Famille ; alors nous trouverons  notre Nazareth  personnel où nous apprendrons à obéir pour grandir en sagesse, en âge et en grâce devant Dieu et les hommes.

Père Bénigne IKANI