Editorial du dimanche 25 septembre 2011

Sur qui le Père peut-il compter ?

Nous sommes à la fois les deux fils : celui qui  veut et celui qui ne veut pas. Nos moments d’adhésion à la volonté du Père sont suivis de près par des moments d’indifférence, sinon de révolte. Nos « oui » et nos « non » se croisent en nous et c’est pourquoi nous sommes parfois imprévisibles. Mais le Seigneur connaît le fond de notre cœur et notre faiblesse presque innée. Il nous donne toujours le temps de nous reprendre et de poser un « oui » sur notre « non » précédent.

Les humains sont « comme l’herbe qui change », mais le Seigneur, Lui, ne change jamais ; son amour pour l’homme est éternel. Il ne nous lâche pas tant que nous ne le mettons pas de côté. À ses yeux, personne n’est pécheur définitivement. Le suivre, c’est apprendre à ne pas condamner. Nous n’avons aucune preuve pour affirmer que les « hors-la-loi », les pécheurs iront droit en enfer. Le Seigneur nous voit tels que nous serons dans notre dernier accomplissement, à la fin de la dernière heure.

La parabole de ces deux fils éveille en nous la conscience que dans nos vies le « non » est bien plus près de notre cœur que le « oui » devant les exigences de la vie chrétienne et que nous sommes pécheurs. D’où l’urgence de la conversion. Dans notre relation avec Dieu, il ne nous suffit pas d’avoir de bonnes intentions. « Il ne suffit pas de me dire : Seigneur, Seigneur, pour entrer dans le royaume des cieux ; mais il faut faire la volonté du Père qui m’a envoyé… » (Mt.7, 21). On l’a bien dit, l’enfer est pavé de bonnes intentions. La joie de notre Dieu est en ceux qui, malgré leurs limites, écoutent les appels de l’Esprit et les mettent en pratique. Tel le témoignage du Christ qui, dans son abaissement, n’a négligé aucune volonté de son Père.

Le second fils qui semble si accueillant à l’appel de son père, nous fait penser à la semence tombée sur le chemin et qui a été vite dévorée par les oiseaux. Combien sont ceux qui, après de bonnes résolutions, restent encore dans les ornières de la routine. Ce second fils à de nombreux frères et sœurs sur la terre des humains.

Que d’incohérences dans ma vie, Seigneur ! Combien de paroles de vie semées dans mon cœur n’y prennent pas racine ! Apprends-moi à prier en vérité, à te regarder, à méditer encore et encore, pour m’imprégner de ton Esprit, aimer comme tu aimes, juger comme Toi et agir en tout comme tu veux. Que ma prière soit un engagement résolu dans la vie. Ô Marie, aide-nous à dire oui au Seigneur !

Père Bénigne Ikani