Editorial du dimanche 20 février 2011

L’appel à la sainteté

L’appel à la sainteté, lu dans le livre du Lévitique et que Dieu adresse lui-même à son peuple, peut paraître étrange dans la mesure où la transcendance de Dieu est une réalité propre à sa nature. Dans l’Ancien Testament, les hommes ne sont que des hommes qui communiquent avec Dieu par la médiation de messagers angéliques ou humains.

Ici se dessine donc, dans la conscience du judaïsme antique l’idée nouvelle et inouïe que la nature unique et splendide de Dieu porte en elle-même quelque chose d’imitable qui se communiquerait à l’homme, afin de le rendre conforme à Celui qu’il imite.

Les fils d’Israël, dans leur pérégrination terrestre avec Moïse, sont rejoints par le mystère de Dieu qui les constitue comme Assemblée Sainte. Etant appelés par Dieu à la sainteté, ils deviennent préfiguration du Mystère de l’Église du Christ.

L’Ancien Testament est bien le fondement historique et théologique de la perfection chrétienne. L’Église, par sa prédication apostolique, répercute sous la voûte des siè-cles, l’écho ancien et toujours nouveau de cet appel à la perfection du Père céleste, dont le Christ est le modèle indépassable, mais toujours imitable, dans l’amour du prochain.

Saint Paul, avec vigueur, nous dégage des entraves de nos vénérations terrestres ridicules où l’orgueil se met à la remorque ‘des hommes dont on se réclame’. Non ! Nous ne sommes pas les esclaves et les idolâtres les uns des autres, car nous appartenons seulement au Christ qui nous mène vers le Père céleste.

Tel est le chrétien : propriétaire de tout mais appartenant à un seul, le Christ, artisan historique et spirituel de sa sainteté.

Père  Vincent Naude