Editorial du dimanche 20 décembre 2009

LA LUMIÈRE S’ÉVEILLE A LA LUMIÈRE

visitationUn diamant qui dormait dans son écrin de velours sombre brille aussitôt qu’il s’est ouvert au visiteur venu l’admirer. La lumière du salon, pour belle et douce qu’elle soit, et  fort réelle, le cède soudain à celle du joyau, pourtant seulement reflétée. Les feux du diamant sont plus vrais que les rayons de la lampe, ils en sont le véritable accomplissement. De même l’eau de la perle fine est plus fluide et douce que celle d’aucune source.

Ainsi se révèle le Fils de Dieu à peine conçu au secret de sa mère accourue à la rencontre de sa cousine Élisabeth. La lumière de la prophétie éclaire celui qui dort dans la nuit du sein maternel en révélant son iden-tité. Mais il est, lui, la Lumière née de la Lumière qui éclaire tout homme en venant dans le monde. Et la mère du Baptiste, dans la gloire de sa parole inspirée, désigne la gloire plus grande de l’Immaculée mère du Sauveur

Les Écritures saintes sont de structure prophétique : sans cesse la parole y révèle le sens des événements en cours et ce qui doit arriver dans l’avenir. Pourquoi ? Parce que Dieu s’y révèle comme celui qui n’abandonne pas l’homme à l’absurde et au tragique de son existence mortelle et des éternels recommencements. Parce que toute la révélation est promesse de la venue du Seigneur et manifestation du fait qu’il vient comme il l’a promis.

Saint Luc, tout particulièrement, écrit sur ce rythme. L’ensemble de son œuvre en témoigne dans son architecture : le livre des Actes des Apôtres proclame la réalisation des promesses de son Évangile. Quant au détail du texte, il ne cesse de décrire la courbe gracieuse de la parole suivie bientôt de son accomplissement.
Luc et toute l’Écriture nous disent que le Seigneur accomplira sa parole comme il l’a toujours fait.

Aujourd’hui se pose à nouveau la question à laquelle les saints et les prophètes d’autrefois donnèrent la réponse que Dieu attendait d’eux : croirez-vous à l’accomplis-sement des paroles qui vous furent dites de la part du Seigneur ? Le monde attend notre réponse de foi comme il attendait celle de Marie et d’Élisabeth : son avenir dépend de la façon dont nous accueillerons la Lumière pour en briller au milieu de lui, pour sa joie et son salut.

Marc Lambret, curé