Editorial du dimanche 19 juin 2016

Une prière à part entière

« Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive. » Je voudrais vous proposer une façon simple de commencer à vivre cette parole de Jésus.

Lorsque je commence ma prière quotidienne par un signe de croix, que je sois chez moi, au travail, dans une église, ou ailleurs, je peux faire déjà de ce signe une réponse à l’appel du Christ. Mais à ce moment-là, je dois d’abord me demander à quoi ressemble mon signe de croix ? Marque-t-il vraiment mon corps des montants de la croix, lui rappelant que c’est par elle qu’il est sauvé ?  Est-il aussi pénétré du nom du Père, du Fils et du Saint Esprit pour lui donner son efficacité ?

Auprès des enfants du catéchisme, il nous faut aussi veiller qu’ils emploient la bonne main et qu’ils la meuvent dans le bon sens. L’enjeu de bien se signer dépasse la réalisation
du symbole de notre commune appartenance à l’Église du Seigneur ; il est de franchir la bonne porte et de s’engager sur le bon chemin…

La bonne porte est celle du cœur. C’est par amour du Seigneur et pour celui de nos frères et sœurs que nous voulons marcher à la suite du Christ ; ce n’est ni la peur, ni l’ambition, ni quelque intérêt qui nous pressent à consentir à renoncer à nous-mêmes, à notre propre vie, comme Jésus nous y invite. Le franchissement de cette porte rend plus aisée et joyeuse notre marche à sa suite.

Le bon chemin est celui qui ne contourne pas la croix, mais qui va au devant pour obtenir, pour soi ou pour d’autres, la Vie que Jésus donne. Parfois nous parvenons à oublier que nous ne sommes que de passage et que notre baptême a fait de nous des citoyens des Cieux. On s’installe un peu trop en ce monde et on finit par se conduire en ennemis de la croix…

Le signe de la croix est à part entière une prière ; il m’engage tout entier. Chaque matin, il m’offre l’occasion de renaître dans le Christ, de faire de moi dans le monde un héraut du Christ.

Père  Pierre Labaste