Editorial du dimanche 19 juin 2011

Il est le Dieu qui dit : va !

Que dirons-nous de Dieu en ce jour où nous le nommons Trinité, Père, Fils et Esprit Saint ? Suivons la Vierge qui chante : « Bénis le Seigneur, ô mon âme ! » Car le Père a envoyé son Fils prendre d’elle notre nature pour nous sauver.

Éternellement le Père dit au Fils : « Vis ! », il l’engendre ; et du Père et du Fils procède l’Esprit, ils disent : « Va ! ». Et les Trois sont Un pour dire aux vivants en leur création : « Allez ! Croissez et multipliez, emplissez le monde ! ».

À l’homme par-dessus tout, homme et femme, il a dit : « Allez par toute la terre ». Et cet envoi initial résonne nouveau dans l’envoi des Apôtres pour qu’ils soient témoins du grand passage du Fils, de ce monde à son Père.

Sur les Apôtres, pour qu’ils aillent sans crainte, il répand l’Esprit dont nul ne sait ni d’où il vient, ni où il va, sinon le Fils, lui qui est venu d’En Haut pour aller son chemin au milieu des siens, au temps où ils ne l’ont pas reçu.

Pourtant, beaucoup ont écouté sa voix, depuis Abraham à qui il a dit : « Va ! ». Et l’Araméen partit, riche de sa seule espérance, et de sa foi en ce Dieu qui accompagnait son errance, car il est le Dieu qui va avec les siens.

Même au temps de la grande épreuve au désert, quand ils adorèrent le Veau, il leur dit : « Je ne marcherai pas avec vous, sinon je vous exterminerais. » Mais à la supplication de Moïse, il voulut marcher encore avec eux.

Nous entendons aujourd’hui ce passage de l’Exode, au chapitre 34, mais sans le verset 7, demeuré caché au milieu du découpage liturgique, où Dieu dit qu’il « supporte la faute, la révolte et le péché, mais sans rien laisser passer ».

En effet, là est la clef des Écritures, manifestée quand le Fils en croix porta le péché du monde, se chargeant de nos douleurs et de nos misères. Car le Père lui avait dit : « Va jusque-là ! » Et il nous a montré la grande obéissance.

Mais il ne laissera rien passer du mal et de la souffrance, quand sera vaincu le dernier ennemi, la mort. En attendant, il nous dit : « Va et vis ! ». Et nous allons jusqu’au jour où il dira à la bien-aimée, éternellement : « Viens ! »

Marc Lambret, curé